Sécurité routière : quel avenir pour les feux tricolores ?

Rares sont les feux tricolores encore en état de fonctionnement, en Guadeloupe.
Rouge pour stopper le véhicule, orange pour amorcer le freinage, vert pour passer. La règle était simple et elle contribuait à éviter bon nombre d’accidents, dans les carrefours dangereux où la circulation est dense. Mais aujourd’hui, plusieurs feux tricolores ne sont plus. Qu’en pensent les usagers ? Et que comptent faire les collectivités ? L'exemple aux Abymes.

Allons-nous, en Guadeloupe, vers la disparition des feux tricolores ?

Force est de constater que de tous ceux qui sont installés sur le territoire de la communauté d’agglomération Cap Excellence (pour ne citer que ce secteur), il n’en subsiste quasiment plus en état de fonctionnement. Certains clignotent en continu, d’autres sont éteints, plusieurs sont dégradés, sans compter ceux qui ne sont même plus debout et/ou qui représentent un danger. Lorsqu’ils sont endommagés, par exemple lors d’un accident, ils ne sont ni réparés, ni remplacés.

Rares sont les feux tricolores encore en état de fonctionnement, en Guadeloupe.

Ainsi, dans les carrefours où autrefois ils remplissaient un rôle important, pour la sécurité des usagers de la route (piétons, deux-roues, automobilistes...), il n’existe plus de signalisation spécifique. Les règles de la priorité à droite ou de la priorité aux piétons devraient primer mais, bien souvent, certains font preuve de débrouillardise, voire de hardiesse, aux risques et périls de tous. 

A Pointe-à-Pitre, les feux de l’intersection entre le boulevard général de Gaulle et la rue Lucien Parize font partie des rares qui fonctionnent correctement. Sur place, le partage de la voie publique est facilité.

A Pointe-à-Pitre, les feux de l’intersection entre le blv. général de Gaulle et la rue Lucien Parize remplissent leur fonction.

Un peu plus loin, des Boulevards Chanzy à Faidherbe, la circulation est souvent dense, mais les feux n’y fonctionnent plus depuis longtemps.

Les feux de l'intersection Blv. Chanzy Blv. Légitimus ne fonctionnent plus depuis longtemps, à Pointe-à-Pitre.

Aux Abymes, même constat : les feux sont inexistants ou hors services, même aux abords des établissements scolaires.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Que pensent les usagers de cette situation ? Nous avons posé la question à quelques-uns d’entre vous. Tous estiment que les feux sont importants.

Micro trottoir sur l'importance des feux tricolores ©Bruno Pansiot-Villon - Guadeloupe La 1ère

La ville des Abymes a un plan stratégique

Ce sont les collectivités qui ont en charge la gestion des feux de signalisation. Le maire a, en effet, un pouvoir de police sur la circulation sur sa commune. Ce pouvoir peut être dévolu à la communauté d’agglomération, par le préfet, sur les routes à grande fréquentation.

Zoomons sur la ville des Abymes. Celle-ci envisage diverses solutions, sur son territoire : les feux pourraient disparaître de certaines intersections, tandis qu’ailleurs ils pourraient être remplacés par des systèmes clignotants avec bouton poussoir pour les piétons, enfin ces dispositifs n’auront plus d’utilité là où des ronds-points ont été installés, pour la régulation de la circulation.

Nous avons des programmes de remplacement et réparation qui sont prévus, mais nous avons surtout des process de traitement de ces questions-là (...).

Max Biabiany, directeur général des services techniques – ville des Abymes

Max Biabiany, directeur général des services techniques – ville des Abymes ©Bruno Pansiot-Villon - Guadeloupe La 1ère

Un budget global municipal d’environ 90.000 euros est alloué, chaque année, par la municipalité, à l’entretien et aux réparations des feux tricolores, aux Abymes.
Preuve que posséder de tels dispositifs c’est aussi une affaire de budget.