Le siège de la Chambre de commerce et de l’industrie des îles de Guadeloupe (CCI IG, anciennement Grand Hôtel Diligenti), l’ancien cinéma Rex, l’ancienne clinique Saint-Joseph (où sont nées plusieurs générations de Guadeloupéens), le Palais de la mutualité, l’église du Sacré-Cœur, l’ancienne Ecole Normale, le siège du syndicat Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), la Maison Saint-Vincent, le boulevard des héros, le siège de la Communauté d'agglomération Cap Excellence, trois établissements scolaires, des écoles d’arts (musique, danse...), le centre José Marti... c’est la liste non exhaustive des bâtiments et structures emblématiques rassemblés au sein du mythique quartier de l’Assainissement, à cheval sur les territoires des Abymes et de Pointe-à-Pitre.
Sans contexte, c’est un lieu chargé d’histoire.
Hier soir (samedi 25 novembre 2023), l’évènement baptisé "Pawòl Lakou" visait à retracer la vie de ce quartier. Le thème retenu était "Ton quartier, mon quartier, notre quartier : Comment vivre ensemble avec nos différences ?".
Favoriser le vivre ensemble
Le fait est que les choses ont bougé, sur place. Le fonctionnement d’antan, de petit village où tous étaient solidaires, se perd au fil du temps.
Les organisateurs, à savoir les membres des associations Toum Black et Terre-Plein Aw veulent donc "tenter de renforcer le sentiment d’appartenance des habitants au quartier" et "favoriser une cohabitation harmonieuse et inclusive dans une communauté, en tirant parti de la richesse de nos diversités".
La diversité est une richesse, de même que l’aspect intergénérationnel.
Il s’agit donc d’encourager et faciliter le vivre-ensemble, quelles que soient les différences culturelles, sociales et générationnelles des résidents.
Des changements sont donc à opérer, dans un lieu qui, par ailleurs, est dans son jus, délaissé et est gangrené par les dents creuses, à cause de problèmes d’indivision.
Le quartier s’est repeuplé avec majoritairement nos voisins de la Caraïbe. Il faut qu’on apprenne à vivre avec ces différentes communautés. C’est vrai que ça crée des tensions, pour l’instant, liés aux modes de vie des uns et des autres. On doit apprendre à se connaître pour, demain, tenter de faire ensemble.
Daniel Mancliere, président de l’association "Terre Plein Aw" (au micro de Gessy Blanquet)
Un moment d’échange convivial
Le programme de ce "Pawòl Lakou" comprenait une veillée culturelle, une série de rencontres et d’échanges avec des connaisseurs des multiples anecdotes locales, ainsi que des jeux de société. Les trois groupes de carnaval du quartier ont proposé des prestations.
Le rendez-vous était donné à tous dans la cour du Palais de la Mutualité.
Parmi les personnalités invitées, pour venir redorer le blason de l'Assainissement, il y avait le sociologue Raymond Otto :
Pour moi, ça reste un quartier qui a été le premier sur le vouloir vivre ensemble, au sens moderne du terme, puisque toutes les communautés y sont représentées. C’est un quartier que les gens qualifieraient de populaire mais, en même temps, c’est un quartier où l’essence même de la solidarité était encré.
Raymond Otto, sociologue (au micro de Gessy Blanquet)
Nous, nous sommes allés à la rencontre de riverains, qui nous ont offert une visite guidée de ce quartier de l’Assainissement.
REPORTAGE/
Reporteur : Rudy Rilcy
Monteur : Mickaël Blathase
Mixeur : Teddy Artis