Conflit au SMGEAG : la direction invite les grévistes à une rencontre

SMGEAG
Après trois semaines de conflit au Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe, la direction de l'établissement convie les représentants syndicaux à une rencontre, à la Résidence départementale, au Gosier, ce vendredi.

Serait-ce une reprise des négociations ? Le courrier du président, Ferdy Louisy, signé par le directeur démissionnaire Marcus Agbekodo est adressé à Willy Noyon, délégué syndical UNSA, Pascal Anne-Marie, délégué syndical UTC-UGTG et Serge Drelin, délégué syndical CGTG.
Ils sont invités à une rencontre avec la "gouvernance à 4" : Région, Département, Etat, SMGEAG, le 21 février, à 14h30, à la Résidence départementale, au Gosier.

Dans le cadre du mouvement social qui affecte le fonctionnement des services et la distribution de l'eau dans le département, les membres du comité de suivi local (ex « Gouvernance à 4: la Région, Département, Etat, SMGEAG), vous invitent à une rencontre afin d'échanger et de poser les bases permettant de soulager nos concitoyens (allant dans le sens de l'intérêt général).

Courrier de la direction du SMGEAG

Une demande qui fait suite aux perturbations sur le réseau ces derniers jours. C'est tout le territoire qui a été impacté par les coupures d'eau.

Hier matin (mercredi 19 février), 186 000 personnes étaient privées d'eau. En fin de journée, 112 000 usagers subissaient encore la situation

En cause, de nouveaux sabotages, notamment sur le site de Morne-à-l'Eau, qui ont eu lieu la nuit précédente sur le réseau de distribution d'eau potable de Guadeloupe. Le Préfet, Xavier Lefort, a activé le Centre Opérationnel Départemental (COD). De son côté le Syndicat Mixte de Gestion de l'Eau a pointé le rôle du conflit social en cours.

Plusieurs plaintes et une enquête ouverte

Une enquête pour "vol" a été ouverte après que du matériel a été dérobé sur un site de pompage en Guadeloupe, entravant l'alimentation en eau de toute une partie de la Grande-Terre, a indiqué mercredi le parquet de Pointe-à-Pitre.

La régie publique des eaux de la Guadeloupe subit une grève de certains agents pour des revendications portant sur leur complémentaire santé et leur prévoyance, depuis fin janvier. 

La semaine dernière, d'autres exactions ont conduit à des dépôts de plaintes, "pour lesquelles se pose la question de la qualification pénale des faits", précise également le parquet. 
"Chaque jour de restriction menace directement l'activité des entreprises et l'emploi de milliers de Guadeloupéens", a fustigé mercredi dans un communiqué l'UDE-Medef Guadeloupe qui "appelle les autorités à garantir le respect du droit fondamental à un accès à l'eau potable".
"Comment comprendre qu'un syndicat mixte copiloté depuis 3 ans et demi par l'Etat, la Région, le Département et les intercommunalités puisse être à ce point dysfonctionnel", s'est insurgé, de son côté, la fédération locale du PS

Le préfet Xavier Lefort a annoncé mercredi lors d'une conférence de presse "travailler à rétablir la situation", quitte à user "chaque fois que nécessaire", du "pouvoir de réquisition". 

En mars 2024, des plaintes avaient été déposées pour des sabotages opérés sur trois points névralgiques du réseau d'eau guadeloupéen, privant 130 000 foyers d'eau durant plusieurs jours. L'enquête est encore en cours.

Depuis sa création par la loi en 2021, le syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), est en difficultés financières et sociales. S'y ajoute depuis peu, une crise de gouvernance interne : en octobre 2024, son président de l'époque avait démissionné, rejoint il y a quelques jours par son directeur général.