Grenoble rend hommage à l'employé municipal guadeloupéen, tué par balles dimanche

Retour sur la fusillade qui s'est soldée par la mort d'un agent municipal, à Grenoble - 08/09/2024. ©France 3 Grenoble
Retour sur le meurtre du guadeloupéen Lilian Dejean, père de famille de 49 ans et employé municipal, à Grenoble. Cet homme, abattu alors qu’il remplissait son devoir, au secours d’une femme âgée victime d’un accident de la route, il a été abattu de deux balles en plein thorax, dimanche matin. Le tireur est le chauffard fautif, activement recherché. Les employés de la ville sont sous le choc. Ils décrivent leur collègue décédé comme une personne serviable et soucieuse d’autrui.

"Le service public est mort avec toi".
Ce lundi 9 septembre 2024, au lendemain du meurtre de Lilian Dejean, à Grenoble, la ville lui rend hommage et, plus largement, aux agents du service public exposés à la violence. La victime, originaire de la Guadeloupe, était en effet un employé municipal. Il travaillait, quand il a tenté d’empêcher l'auteur d'un accident de la route de s'enfuir. Ce dernier lui a tiré dessus : deux balles en plein thorax.

Ce matin, plusieurs dizaines d'employés municipaux, qui ont exercé leur droit de retrait, se sont rassemblées dans le hall de l'Hôtel de ville, où ils ont affiché des photos et des messages à l'intention de Lilian Dejean. "Toi qui aimais aider les autres, tu as perdu bêtement ta vie", peut-on y lire en mémoire de cet agent du service de propreté urbaine.

Nous faisons partie du service public, si nous voyons des accidents, nous intervenons pour voir si la personne est blessée ou s'il y a des fuites d'huile.

Xavier Rang, agent qui a contribué à former la victime.

Une délégation a été reçue par le maire écologiste, Eric Piolle, qui dénonce depuis hier un "crime atroce", nourri par "la circulation d'armes à feu", responsable de nombreux épisodes de violences dans sa ville.

Je suis employeur et nos agents dans leur mission sont souvent exposés à des confrontations très conflictuelles (...) On a une pensée pour tout cet engagement pour le service public.

Eric Piolle, maire de Grenoble

Sur France Bleu Isère, l'élu a redit, ce lundi, sa "colère" face à "quelqu'un de totalement décérébré" qui tire sur une personne venue lui porter secours "comme nos agents publics sont amenés à le faire très souvent partout en France".

Un rassemblement plus officiel a eu lieu en début d’après-midi, dans un parc proche de l'Hôtel de Ville.

Un rassemblement a eu lieu lundi 9 septembre à Grenoble pour rendre hommage à Lilian Dejean, agent d'entretien mort par balle après avoir tenté de retenir un automobiliste en fuite après un accident.

Il intervient après un accident et est tué

Les faits ont eu lieu dimanche, vers 7h30. Une Audi RS3, un modèle puissant, avec une plaque d'immatriculation polonaise, a violemment percuté une voiture arrêtée à un feu rouge, près de la mairie. Quand son chauffeur, ivre selon des témoins, a tenté de s'enfuir, un passant et Lilian Dejean ont voulu l'en empêcher.
Le chauffeur a alors sorti une arme et fait feu à deux reprises, blessant au thorax l'agent municipal, qui est décédé peu après son hospitalisation, dans un état critique.
La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée, légèrement blessée, a reçu six jours d'interruption temporaire de travail (ITT).

Les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble, "recherchent activement le tireur", dont l'identité restait inconnue dimanche soir, selon le procureur Eric Vaillant.

À LIRE AUSSI : Grenoble : un agent municipal d’origine guadeloupéenne tué par balles après avoir voulu retenir l'auteur d'un accident – 08/09/2024.

La victime originaire de Pointe-Noire

Lilian Dejean est originaire de la section Acomat, à Pointe-Noire, en Guadeloupe, où réside encore sa mère. Il était récemment dans sa commune, en vacances. Le maire Camille Elisabeth compte apporter tout son soutien à ses proches, au pays.
L’agent municipal, âgé de 49 ans, était le père de deux enfants.

Agent de propreté, mais aussi encadrant et représentant syndical, il est décrit, par ceux qui l’ont connu et ont travaillé avec lui, comme un homme de dialogue, de principe, attaché à la justice. C’est pour cela qu’il est intervenu, dimanche matin.
Lilian Dejean "avait bon cœur", rappellent lundi Nadia et Farida, deux employées d'un autre service municipal. "Il n'aimait pas l'injustice et ça lui a coûté sa vie. C'est sa nature, il l'aurait pas lâché le gars !".