Voilà maintenant plusieurs semaines que la mobilisation contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire donne lieu à des rassemblements, en Guadeloupe.
Depuis lundi 15 novembre 2021, une nouvelle étape a été franchie, avec une dite "grève générale illimitée", lancée à l'appel des organisations syndicales parties prenantes du collectif "Lyannaj Kont Pwofitasyon" (LKP).
Mais force est de constater que cette grève ne prend guère. Elle a même du mal a trouver un écho favorable, au sein de la population et des entreprises guadeloupéennes, qui ont déjà fortement souffert de la crise sanitaire et de la crise économique qui en découle.
Malgré les apparences et les fortes perturbations causées sur le réseau routier notamment, dues aux barrages et opérations escargot, on enregistre une faible mobilisation.
Celle-ci concerne principalement les travailleurs non vaccinés des secteurs professionnels concernés par la loi du 5 août 2021, instaurant l'obligation vaccinale ; en somme, les secteurs de la santé et les pompiers. Il y a certes eu aussi quelques blocages de stations-services et dans le secteur de l'hôtellerie.
Pour la Sociologue Patricia Braflan-Trobo, cette impopularité s'explique par le fait que la cause défendue ne concerne, au final, qu'une minorité ; contrairement à 2009, les questions de refondation de la société guadeloupéenne, au sens large, ne sont pas posées.
Je pense que la population pourrait se mobiliser autour d'autres sujets, comme le prix de l'essence, le prix de la vie, en Guadeloupe. Mais l'obligation vaccinale ne peut pas mobiliser tout le monde, parce qu'elle ne concerne pas tout le monde.
Patricia Braflan-Trobo, sociologue
La lassitude des Guadeloupéens est palpable, après tant de mois de privations et d'incertitude, sources de bien des dégâts au sein de la société, explique Patricia Braflan-Trobo :
Les Guadeloupéens, de mon point de vue, pont déjà payé un trop lourd tribut, que ce soit économiquement ou du point de vue de la mortalité. Les gens ont besoin, un tant soit peu, de reprendre une vie normale.
Patricia Braflan-Trobo, sociologue
Rappelons tout de même que, lors de leur conférence de presse, le 12 novembre dernier, visant à annoncer le lancement de cette grève générale, les organisations syndicales du LKP avaient bien évoqué diverses problématiques qui impactent la société guadeloupéenne.
A LIRE AUSSI : Le LKP annonce une mobilisation générale, à compter du 15 novembre
Mais en réalité, la date de début de ce mouvement coïncide avec la fin de l'état d'urgence sanitaire et avec l'inéluctable application de l'obligation vaccinale. C'est donc bien le point de départ de l'actuel conflit social, mené en Guadeloupe.