La Guadeloupe fait partie des départements d'outre-mer les plus impactés économiquement par la crise sanitaire

Après deux mois de confinement, les économies ultramarines doivent redémarrer au plus tôt. L’étude commandée par les chambres de commerce et d’industrie des régions d’outre mer confirme les craintes des politiques et des chefs d’entreprises.
Les économistes tirent la sonnette d’alarme. Après deux mois de confinement, les économies ultramarines doivent redémarrer au plus tôt. L’étude commandée par les chambres de commerce et
d’industrie des régions d’outre mer confirme les craintes des politiques et des chefs d’entreprises. La
crise sanitaire et le huis clos imposé à toute une population pour freiner l’épidémie de covid 19 a
fragilisé entreprises, commerces, et industries. La Guadeloupe est l’une des régions d’outre-mer
qui enregistre la plus grosse perte de richesse.
 

Des pertes désastreuses pour l’hôtellerie et la restauration

L’économie est toujours sous le choc du confinement mais pour combien temps encore ? DME, un
cabinet d’études et de conseils économique spécialiste des régions outre mer a sorti sa calculette. Et pour ses experts les pertes sont désastreuses.
En Guadeloupe, l’hôtellerie et la restauration sont les secteurs les plus sinistrés avec un recul d’activité de 95 % et 19 millions d’euros de perte.
Vient ensuite le secteur de la construction. Avec des chantiers à l’arrêt, le manque à gagner se chiffre à 141 millions d’euros. La baisse d’activité est estimée à 83 %.
Rideaux baissés, garages fermés. Le commerce et la réparation automobile cumulent des pertes records de 181 millions d’euros avec un retrait d’activité de 70 % .
Même si son activité est en recul de 12 %, avec 6 millions d’euros de perte, l’agriculture est le secteur le moins touché par la crise sanitaire. Ainsi que les secteurs des banques et assurances et industries agroalimentaires.
 

Une facture de plus de 370 millions

Et au total pour la Guadeloupe, le confinement avec une économie quasiment au point mort, ce serait une perte totale de 372 millions d’euros.
Mais si la reprise n’était effective qu’au 1er septembre, la facture s’élèverait alors à 791 millions d’euros et le taux de croissance pour l’année 2020 serait de -11% contre -5,2% actuellement.
Les impacts de la crise sanitaire sur la croissance 2020 seraient sensiblement les mêmes pour les Îles du Nord, avec une perte de richesse estimée entre 31 et 65 millions d’euros pour Saint-Martin, selon la date de reprise et entre 23 et 47 millions d’euros pour Saint-Barthélemy.

Les emplois pourraient bien payer le prix fort d’une vie sous cloche. 8 % d’entre eux seraient menacés si l’économie ne redémarre pas au plus tôt. Et presque deux fois plus, si le retour à la normale est repoussé au 1er septembre. "Une reprise trop tardive pourrait avoir un effet délétère sur le tissu productif ultra marin en provoquant des faillites d’entreprise en cascade".
 

Alors quels leviers activer pour éviter le naufrage économique ?

La consommation doit être relancée avec une baisse de prix et un allégement des prélèvements obligatoires pour les salariés.
Le cabinet imagine alors 3 scénarios d’après-confinement pour les économies ultra marines et parmi eux "une reprise plus lente à moyen terme semble donc plus probable. Elle repose principalement sur un soutien à la consommation des ménages assuré, entre autre, par une baisse des prix pour augmenter le pouvoir d’achat, par une baisse significative des prélèvements obligatoires et par la réinjection dans le circuit économique local de l’épargne forcée accumulée pendant la période de confinement".
La baisse du Produit Intérieur Brut pour 2020 est estimée à 5 % mais "le recul du PIB pourrait avoisiner les 10 % si la reprise totale n’intervenait qu’au début du mois de septembre. (….) une reprise lente se traduirait par un doublement des pertes enregistrées durant la seule période de confinement". Et pour garantir une croissance durable dans les années à venir, les experts concluent. "L’amélioration de la compétitivité, l’éradication de la vie chère et la résorption des inégalités seront probablement les clefs du succès de demain".