Guadeloupéens et Martiniquais au cœur du carnaval caribéen de Toronto pour son grand retour

De nombreux antillais se sont rendus au carnaval caribéen de Toronto, 30 juillet 2022.
Les festivités autour du carnaval de Toronto, au Canada ont débuté la semaine dernière. Avec comme point d'orgue, le défilé de la Grande parade, dans les rues de la ville. Un moment de fête vécu par de nombreux Antillais qui vivent dans la ville ou sont venus spécialement pour l'occasion.

Des milliers de carnavaliers parés de costumes aux couleurs vives et chatoyantes ont déferlé dans les rues de Toronto samedi 30 juillet...

Carnavaliers dans les rues de Toronto, 30 juillet 2022.

Un moment très attendu par les amoureux du carnaval et les spectateurs, après deux années sans festivités, en raison de la crise sanitaire.

Le carnaval caribéen de Toronto, le Caribana (contraction de Caraïbe et Canada) qui est l'un des rendez-vous culturels les plus importants d'Amérique du nord depuis cinq décennies, faisait son grand retour. 

Partout, des costumes aux couleurs vives.

C'est à l'occasion des célébrations du centenaire du Canada, en 1967, que le premier défilé s'est tenu. La communauté caribéenne souhaitait prendre part à la fête, mais surtout mettre en avant sa culture et ses traditions. 

Ce carnaval, moment fort, est une fusion des différentes cultures de la Caraïbe anglophone. Où sont célébrés la musique, la cuisine, les danses, les coutumes de ces territoires. 

Les derniers défilés ont rassemblé plus de 10 000 festivaliers, lors de la Grande Parade et plus d'un million de visiteurs, chaque année. 
Parmi eux des Guadeloupéens et des Martiniquais pour qui il était important de prendre part aux festivités. 

C'est le cas de Priscilla Annicette. La jeune Mornalienne vit à Toronto depuis 2015. Une manière pour elle de célébrer son patrimoine dominicais, hérité de sa mère, mais également le côté cosmopolite de cette grande ville. 

La communauté caribéenne est très importante... C'est ce que j'adore à Toronto. Les gens viennent de Sainte-Lucie, Jamaïque, Dominique... C'est un tel melting-pot. C'est une fierté de faire partie de cette communauté et de montrer notre culture.

Priscilla Annicette, Guadeloupéenne vivant à Toronto depuis 7 ans

Chaque année, cette professeure de Français dans une école bilingue fait partie des carnavaliers. Au-delà de la musique et de la fête, elle vit ce carnaval comme un moment de partage et de communion qu'elle recommande à chacun d'expérimenter au moins une fois. 

Priscilla Annicette ne manquerait pour rien au monde le Caribana.

Ces deux dernières années, avec le Covid, c'était dur. Au Canada, c'était très strict. Donc c'était génial de retrouver l'événement de l'été. Nous étions tous très excités de défiler. Et cela s'est vu. Tout le monde s'est amusé. On a chanté, on a dansé... Même ceux qui n'ont pas l'habitude d'y participer ont voulu y être cette année. J'ai rencontré des personnes de l'Inde, du Brésil, du Sri Lanka... Des gens viennent des Etats-Unis et de l'Angleterre pour participer et assister à notre carnaval. 

Priscilla Annicette

Le carnaval de Toronto se vit aussi entre amis...

Un enthousiasme partagé par Mareva Cestor. La jeune femme d'origine martiniquaise a posé ses valises à Toronto en septembre 2019. Même en plein déménagement, il lui était impossible de ne pas se rendre sur le parcours du défilé. Ne serait-ce que pour quelques heures... La crise sanitaire l'a privée de festivités bien trop longtemps. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle en a pris plein les yeux. 

C'était important pour moi d'y être. C'était incroyable ! L'effervescence dans les rues était palpable... Même avant le carnaval. Les gens étaient heureux. Les voir en costume, se balader dans la rue, c'était incroyable. C'est vraiment à faire. 

Mareva Cestor, Martiniquaise vivant à Toronto depuis 3 ans

Elle aussi apprécie la diversité qu'offre la ville. Grâce à son emploi à la Société Économique de l'Ontario, elle côtoie des personnes venues des quatre coins du monde. Et c'est avec bonheur qu'elle a vécu ce premier Caribana. Mareva ne s'en cache pas, elle a déjà en tête le carnaval 2023...

Des Antillais au carnaval de Toronto

J'ai hâte d'être à l'année prochaine pour davantage m'impliquer. J'aimerais faire partie de l'organisation et faire du bénévolat. Participer à ce moment de fête qui réunit les communautés, c'est top.

Mareva Cestor

Après une première participation, il y a quelques années, Steeve Sextus avait hâte de retrouver Toronto et son carnaval. Ce jeune expert-comptable récemment installé à New-York avec sa famille est un habitué des carnavals caribéens. 

Celui de Trinidad est hors catégorie. Le carnaval de Notting Hill (Londres) est extraordinaire. Rotterdam et Toronto sont super. 

Steeve Sextus, Guadeloupéen vivant à New-York depuis 3 mois

Ce qu'il apprécie à Toronto, c'est l'ambiance, la convivialité. Pour lui, la ville est le mélange parfait entre New-York et Montréal. Il a profité de sa visite à ses proches vivant au Canada pour se rendre au défilé. 

Les costumes sont beaux, il y a un bon état d'esprit. Les spectateurs ont la possibilité d'être vraiment dans les groupes. Tu peux danser avec tout le monde, ce qui n'est pas forcément le cas en Guadeloupe. Sauf à l'époque des chars, où l'on retrouvait ce côté chaleureux. 

Steeve Sextus

Les spectateurs se laissent volontiers entraîner par les groupes

Seul bémol pour lui, l'omniprésence de la soca. Steeve ne résiste pas à l'envie de vanter la pluralité des sons et styles musicaux que l'on retrouve en Guadeloupe. 

Mais pour lui, comme les autres, le carnaval caribéen de Toronto est absolument à découvrir. 

Ambiance sur place (vidéos Steeve Sextus) :

Carnaval de Toronto ©Steeve Sextus
Carnaval de Toronto ©Steeve Sextus