La Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, soutenue par l'ONU et prévue pour une durée initiale d'un an (jusqu'en octobre 2024), est chargée de soutenir la police haïtienne dans ses opérations contre les gangs et la criminalité, "d'assurer la sécurité d'infrastructures et de permettre aux civils d'accéder à l'aide humanitaire".
Haïti souffre depuis longtemps de la violence de ces groupes armés, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince et des axes majeurs du pays. Cette violence a redoublé en début d'année et poussé le Premier ministre contesté Ariel Henry à démissionner.
Deux mois après l'arrivée du premier contingent de policiers kényans, la MMAS a "enregistré des progrès significatifs" et a notamment permis de reprendre aux gangs "le contrôle d'infrastructures essentielles, comme l'aéroport", selon un communiqué de la police kényane publié sur X.
La mission, en collaboration avec la police haïtienne, a également ouvert des "routes cruciales qui ont permis le retour de milliers d'Haïtiens précédemment déplacés".
Le contingent kényan est composé de policiers de plusieurs unités d'élite, notamment de l'escadron antiterroriste Recce Squad qui était intervenu lors des attaques menées par les islamistes radicaux somaliens shebab sur le sol kényan (contre l'université de Garissa en 2015 et les centres commerciaux Westgate et Dusit en 2013 et 2019).
400 policiers kenyans déployés en Haïti
Au moins 400 policiers kényans sont déployés en Haïti, sur une mission qui doit en compter 1 000. Plusieurs pays doivent également y contribuer comme le Bangladesh, le Bénin, le Tchad, les Bahamas et la Barbade. Elle comptera en tout 2.500 personnes.
Les Etats-Unis n'ont pas envoyé d'hommes en Haïti mais contribuent au déploiement de la mission à l'aide de fonds et de soutiens logistiques.
Dans un article publié ce lundi dans le journal kényan Daily Nation, plusieurs proches de policiers déployés en Haïti font état de retard dans le paiement des soldes.
Haïti pâtit depuis longtemps de la violence de groupes armés. Ces derniers mois, les violences à Port-au-Prince ont provoqué une grave crise humanitaire, le pays comptant, selon l'ONU, près de 600 000 déplacés.
Les bandes armées sont accusées de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, une situation qui s'est aggravée en début d'année, lorsqu'elles ont décidé d'unir leurs forces pour renverser Ariel Henry.
Des autorités de transition ont été mises en place, avec pour lourde mission de rétablir la sécurité et d'organiser des élections.
La tâche sera immense, dans un pays ravagé par la violence et la corruption, sans président depuis l'assassinat de Jovenel Moïse en 2021.