À l’issue d'un déplacement de quelques heures dans la capitale haïtienne, Linda Thomas-Greenfield a annoncé une aide humanitaire de 60 millions de dollars, qui sera notamment destinée à l'aide alimentaire, alors que plus de 4 millions d'habitants souffrent d'une grave insécurité alimentaire. Les Etats-Unis vont également fournir un "nombre important" de nouveaux véhicules blindés à la mission internationale multinationale d'appui à la sécurité (MMAS), dont le déploiement mené par le Kenya a commencé fin juin, et prévoient d'autres livraisons similaires, qui s'ajouteront aux 16 véhicules blindés fournis depuis le début de l'année.
Les patrouilles des policiers kenyans ont commencé
Après des mois d'attente, un premier contingent de policiers kényans est arrivé dans le pays fin juin, et des patrouilles ont commencé il y a quelques jours. Plusieurs autres pays doivent également contribuer à cette mission autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui devrait compter en tout 2.500 hommes.
Le pays pauvre des Caraïbes est depuis longtemps secoué par des crises politiques, humanitaires et sécuritaires, notamment la violence des gangs. Mais la situation s'est fortement détériorée fin février lorsque des gangs ont lancé des attaques coordonnées à Port-au-Prince, poussant au départ le Premier ministre contesté Ariel Henry. Les violences à Port-au-Prince ont affecté la sécurité alimentaire et l'accès à l'aide humanitaire, une grande partie de la ville étant aux mains de gangs accusés d'abus, notamment de meurtres, de viols, de pillages et d'enlèvements. Des autorités de transition ont été mises en place, avec pour lourde mission de rétablir la sécurité et d'organiser des élections.
Une rencontre avec les autorités haïtiennes de transition
Linda Thomas-Greenfield a rencontré lundi ces autorités de transition, dont le nouveau Premier ministre Garry Conille, appelant notamment le gouvernement à nommer "rapidement" un conseil électoral "crédible" pour préparer des élections dans ce pays où aucun scrutin n'a eu lieu depuis 2016, a indiqué son porte-parole Nate Evans. "Les Haïtiens méritent des élections libres et justes, et un gouvernement qui soit responsable devant le peuple", a déclaré l'ambassadrice devant la presse.