Trois policiers de l’unité spécialisée Swat team ont été tués par balle, vendredi 12 mars 2021 à Port-au-Prince. Les policiers ont mené une opération contre les gangs à village de Dieu, le fief du chef de gangs Izo 5 segonn. Huit policiers blessés sont soignés à l’hôpital.
Plusieurs policiers haïtiens ont été tués vendredi à Port-au-Prince au cours d'une opération menée contre les gangs qui contrôlent plusieurs quartiers pauvres de la capitale. Suite à un conseil des ministres au Palais national, il y a deux jours, (mercredi 10 mars) des décisions ont été prises pour que la paix et la sérénité reviennent dans les foyers et dans certains quartiers.
L'opération contre les gangs s'est déroulée à village de Dieu, le fief du chef de gangs Izo 5 segonn. Des rafales de tirs d'armes automatiques ont résonné toute la matinée dans le quartier de Village de Dieu situé au coeur de la capitale haïtienne.
Dans son allocution diffusée en direct sur les réseaux sociaux, le président haïtien n'a pas précisé le nombre de policiers tués ou blessés durant l'opération.
"Aujourd'hui 12 mars, il s'est passé quelque chose de grave dans Port-au-Prince. La police lutte avec ses maigres moyens pour mettre la population en sécurité, pour la libérer des griffes des bandits. Malheureusement, nous avons nos frères policiers, mes petits frères, qui sont tombés dans cette opération",
Dans une vidéo, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, les corps sans vie de deux policiers d'unités spécialisées sont traînés au sol et frappés par des individus non identifiés.
Selon les images mises en circulation par les bandes armées, plusieurs véhicules endommagés de la police nationale haïtienne (PNH), dont un camion blindé, ont été abandonnés dans le quartier pauvre.
Des armes automatiques de gros calibre et des équipement de sécurité de la PNH auraient également été récupérés par les criminels.
Contacté par l'AFP, le porte-parole de la PNH n'était pas encore en mesure de donner un bilan des affrontements qui ont eu lieu dans la matinée.
La mainmise des gangs sur le territoire haïtien s'est considérablement accrue ces dernières années. Ces réseaux criminels ont le contrôle total de plusieurs quartiers pauvres et densément peuplés de la capitale, des zones de non-droit qu'ils utilisent comme lieu de détention des personnes qu'ils séquestrent.
Depuis l'automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.
Jean-claude SAMYDE avec AFP