L’histoire va-t-elle se répéter ? Souvenez-vous, en juin 2021, les marins-pêcheurs de la Guadeloupe avaient bloqué l’accès au chenal de Pointe-à-Pitre et, donc, au Grand Port maritime de la Guadeloupe. Ils ont exprimé ainsi leur colère, étranglés par le prix du litre de carburant détaxé. Par conséquent, les liaisons vers les îles du Sud au départ de Pointe-à-Pitre avaient été stoppées et les porte-conteneurs étaient empêchés d’accoster.
Actuellement, une partie de la profession aspire à nouveau à une baisse significative du prix du carburant qui leur est destiné. Faut-il se mobiliser comme à l’époque, se demandent des acteurs de la filière ?
Le syndicat maritime des pêcheurs artisans de la Guadeloupe (SYMPA/UIR/CFDT) dénonce les nouvelles augmentations tarifaires. Dans l’archipel, entre avril et mai 2024, cette organisation note une différence de 2 à 3 cts/litre supplémentaires, à la pompe. Le litre de carburant marin était de 0,82€ ; il est aujourd’hui entre 0,84 et 0,85€, selon les stations. Le syndicat considère donc comme souhaitable une mobilisation pour le maintien des acquis, concernant le prix de l’essence et du gasoil détaxé pour le secteur.
Lors de leur dernière mobilisation, un accord avait été trouvé avec la Société anonyme de raffinerie aux Antilles (SARA) qui devait, avant augmentation des prix des carburants, consulter l’intersyndicale de la Pêche. Mais les accords signés en 2022 ne sont pas respectés, affirme le secrétaire général du SYMPA/UIR/CFDT Guadeloupe :
Un prix plancher a été négocié en intersyndicale à l’époque. Et, aujourd’hui, ce carburant part en flèche. Nous avons bien un plan de résilience qui permet aux marins-pêcheurs de faire une demande, pour récupérer les centimes au-delà du prix plancher arrêté. Mais, malheureusement, la profession est surendettée, il y a des moratoires en cours et les pêcheurs ne peuvent pas remplir les conditions pour obtenir ce remboursement de ces sommes.
Thierry Hatil, secrétaire général du SYMPA/UIR/CFDT Guadeloupe
Le SYMPA/UIR/CFDT Guadeloupe a interpellé le préfet et le directeur de la mer ; il réclame une réunion d’urgence, dans les plus brefs délais. Avant toute mobilisation, les signataires de l’accord de 2022 sont appelées à la table des négociations, afin de trouver une solution et faciliter l’accès aux remboursements promis. Pour l'heure, les professionnels ne sont pas accompagnés dans leurs démarches, selon l'organisation syndicale.
À noter que derrière cette revendication se cache une guerre entre syndicats représentatifs des marins-pêcheurs de l’archipel.