Pour entrer dans cette histoire vieille de 61 ans mais qui ne s'écrit qu'aujourd'hui, il faut entendre les mots d'Alain Andréa lorsque, dans ce moment d'hommage au cimetière des Abymes, devant ce mausolée oublié, il explique comment les membres du CoRECA sont arrivés à faire surgir du passé oublié cette vérité empreinte encore de beaucoup de mystère.
Ainsi donc, la Compagnie Air France serait à l'origine de l'édification à cet endroit du cimetière des Abymes d'un monument comprenant les sépultures de plusieurs disparus de la catastrophe aérienne du 22 juin 1962.
Un mystère pour la commune des Abymes elle-même qui n'en avait pas gardé la mémoire. Mystère aussi pour tous ceux qui ne cessent de scruter tous les éléments de ce drame et qui jusqu'ici, était passés à côté de cette ligne d'histoire écrite en toute discrétion. Peut-être d'ailleurs à cause des raisons pour lesquelles ces victimes, solidaires dans la mort, sont encore solidaires dans le silence de leur repos éternel.
En tout cas, tout le monde ne les a pas oubliés. Cette année encore, Liliane Casimir Jeanon est devant le monument. Du vivant de son mari elle l'y a accompagné. Et quand il s'est éteint, comme une inextinguible promesse, elle continue de venir honorer la mémoire de son beau-frère disparu dans ce crash aérien.
Dans ce cimetière des Abymes ce 22 juin 2023, c'était un peu comme si ces victimes de ces hauteurs de Deshaies avaient retrouvé un peu de vie pour éclairer une autre facette de l'histoire d'un crash aérien qui continue de marquer la Guadeloupe jusque-là. Comme si bien d'autres mots sont à trouver pour parler de cette date particulière du calendrier de l'histoire de la Guadeloupe.