Originaire de Morne-à-l'Eau, Lucie Julia s'était fait connaître en remportant plusieurs prix de littérature. Ses poèmes l'ont hissée au panthéon des Belles Lettres antillaises quand elle devient lauréate des Jeux Floraux de Guadeloupe en remportant l'Hibiscus d'Or. Ses écrits lui ont aussi valu un prix notamment pour sa "Mélody des faubourgs" où elle se fait la narratrice de l'évolution d'une jeune Guadeloupéenne, Mélody, qui quitte la canne à sucre où elle est née pour aller travailler à Pointe-à-Pitre.
Une Mélody qu'elle poursuivra quelques années plus tard avec "Le Destin d'Aimely".
La Mornalienne qu'elle est a aussi proposé à la Guadeloupe et au monde son regard sur Gerty Archimède, Fleur et perle de Guadeloupe.
Pourtant, beaucoup de Guadeloupéens ont surtout connu l'assistante sociale qu'elle était. Dévouée à sa tâche, elle s'y emploie jusqu'à l'âme et beaucoup lui sont restés reconnaissants pour cela.
Huguette Daninthe est en effet la première Guadeloupéenne assistante sociale diplômée. C'est d'ailleurs à elle qu'est confié le soin d'organiser et d'initier les programmes de protection sociale de l'Etat, au grand dam de ses collègues qui réfutent les changements proposés par elle. Pourtant, à force de patience, elle parvient à dépasser les animosités du début et se lance même dans la mise en place des premiers dispensaires qui fournissaient des services tels que les vaccinations, les soins de maternité et les établissements de santé publique dans toutes les îles de l'archipel guadeloupéen.
Engagée, elle l'était aussi, notamment pour les droits des femmes, elle a été la première présidente de l'Union des Femmes Guadeloupéennes avec une détermination sans faille pour que l'égalité et l'autonomisation des femmes soient une réalité. Seule manière de s'assurer que toutes les femmes auraient les moyens d'assumer leur développement socio-économique et auraient aussi la capacité de protéger leurs familles et leurs enfants.
Sur le plan personnel, quand elle naît en 1927 elle s'appelle Huguette Manette. Sa famille vit à l'Espérance Morne-à-l'Eau. Son père est un ancien combattant de la Première Guerre mondiale devenu agriculteur et sa mère vit de sa cuisine pour contribuer aux frais du ménage et élever leurs sept enfants.
Très tôt, la jeune Huguette se montre studieuse. Peut-être en raison de sa proximité avec sa voisine, la poétesse Jeanne de Kermadec, elle acquiert très tôt le rythme de la poésie. Plus tard, ce sont les rythmes du Gwo Ka qui façonneront ses émotions
Alors qu'elle affirme ses premiers pas dans la vie sociale, cette militante dans l'âme rencontre l'avocat Guy Daninthe, lui aussi engagé dans les combats politiques et sociaux. Il a été secrétaire général du Parti communiste guadeloupéen et cofondateur de la CGTG, la Confédération générale du travail de Guadeloupe. Le couple a eu deux fils, Guy-Marie et Ernest.
Quelques-unes des œuvres de Lucie Julia-Huguette Daninthe :
- Les gens de Bonne-Espérance,
- Chants, sons et cris pour Karukéra,
- Mélody des faubourgs,
- Montrésor à Mantidou :Tim tim - bwa sek!
- Kaïbo: conte de bonne maman,
- Jean-Louis: un nègre pièce d'inde,
- Gerty Archimède: fleur et perle de Guadeloupe,
- Au fil des ans: poèmes et textes poétiques,
- Le destin d'Aimely,