La date du 14 février est synonyme de fête des amoureux mais dans l’histoire de la Guadeloupe en 1952, un mouvement de grève initié par les ouvriers de la canne, était réprimé dans le sang. 4 personnes sont mortes sous les balles des gendarmes au Moule. Il y a exactement 69 ans.
C’est dans le nord grande Terre que débute la contestation à la fin de l’année 1951. Les ouvriers de la canne souhaitent une meilleure rémunération et un allègement des tâches. C'est le point de départ d'une mobilisation qui va s'emplifier.
La grève pour une meilleure rémunération.
La mobilisation atteint les usines de Capesterre, de Petit-Bourg, de Beauport à Port-Louis et de Bonne Mère à Sainte-Rose. Les fonctionnaires entrent également dans le mouvement et apportent leur soutien aux ouvriers de la canne. Cette montée en puissance fait planer sur la Guadeloupe, la menace de grève générale.
Dans cette tension ambiante, le 11 février 1952, les accès de l’usine de Gardel au Moule sont bloqués. Les gendarmes et CRS (Compagnie Républicaine de sécurité) se massent dans la commune.
Trois jours plus tard, 14 février les grévistes érigent un barrage dans le bourg, à l’entrée du boulevard Rougé. A ce moment, le trafic des charettes vers l’usine est totalement arrêté. La tension monte quand l’ordre est donné aux militaires de lever le barrage.
La répression pour réprimer un mouvement social
Comme souvent dans l’histoire de la Guadeloupe, on ne sait pas bien pourquoi mais les gendarmes ouvrent le feu sur des manifestants désarmés.
4 personnes tombent touchées : 3 hommes et 1 femme. 14 autres personnes sont blessées à des dégrés divers. Certains n’étaient que de simples passants.
Les ouvriers réclamaient de meilleures conditions de travail et surtout un alignement des salaires avec les ouvriers français. Un droit qui leur était accordé mais pas appliqué depuis la loi faisant des colonies, des départements français.
Hommage et devoir de mémoire
Un stèle en hommage aux victimes a été érigé non loin du lieu de ce massacre et le souvenir des ces évènements hantent encore la mémoire collective.
Une cérémonie commémorative est organisée chaque année. Ce dimanche, 14 février 2021, au Moule les associations patriotiques et syndicales seront une nouvelle fois sur le terrain pour rendre hommage aux quatre victimes de cette mobilisation ouvrière tuées par des gendarmes.