Imbroglio quant à la reprise des cours en présentiel

Nouveau raté, quant à la reprise des cours en présentiel. Le collectif mobilisé prouve chaque jour sa détermination, par les barrages routiers, où rien ne garantit la sécurité des élèves, ni même de leurs parents et des personnels. La rectrice fait face aux critiques de ses derniers.

Parents, élèves et personnels des établissements scolaires de la Guadeloupe ne savaient pas, pour la plupart, sur quel pied danser, ce mardi 30 novembre 2021.

Dimanche soir, la rectrice Christine Gangloff-Ziegler avait estimé que tous pourraient reprendre le chemin de l'école, dès aujourd'hui. "De nombreux axes routiers sont rouverts, la circulation est beaucoup plus fluide", était-il précisé dans le communiqué de la Région académique.

Mais c'était sans compter sur la ténacité des barricadiers, qui jouent au chat et à la souris, avec les forces de l'ordre. Régulièrement, les points de blocage levé par ces derniers, sont réinstallés par les personnes mobilisées, dans le cadre de la grève générale qui a débuté le 15 novembre dernier, dans l'archipel.

Tôt dans la matinée, de nombreux blocages entravaient la circulation, sur les axes clés de la Grande-Terre et de la Basse-Terre. Et malgré la mobilisation des forces de sécurité, chargées de libérer les voies, l'ensemble des acteurs de la communauté scolaire n'aurait pu accéder aux établissements sans encombre.

Par ailleurs, il n'y a eu, depuis le 28 novembre, aucune autre communication officielle du Rectorat, qui a fait le choix de ne plus prendre de décison de suspension des cours et de laisser les responsables d'établissements et les collectivités prendre la décision de rouvrir, en fonction de l'accessibilité et du nettoyage préalable des locaux. Il leur appartient aussi d'informer les parents.
Les directeurs, principaux et proviseurs ont majoritairement opté pour le maintien de la fermeture des écoles, collèges et lycées, en Guadeloupe dite "continentale".

Rares réouvertures

Quelques exceptions existent, quoiqu'il en soit.
Le collège de Grand-Camp, aux Abymes, par exemple, est ouvert depuis ce matin, aux élèves de 3ème. Nous y avons rencontré la principale, Nicole Cyprien, qui s'est régulièrement adaptée à l'évolution de la situation, ainsi qu'un parent d'élève, ravi que son enfant ne soit plus livré à lui-même :

Nicole Cyprien, principale du Collège Saint John Perse de Grand-Camp, aux Abymes ©Rémy Senneville et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère
©Guadeloupe
Les élèves de 3ème du collège de Grand-Camp, en cours, ce mardi 30 novembre.


Les syndicats dénoncent

La section Guadeloupe du Syndicat national des collèges et lycées (SNCL) fait le constat de "l'échec total de la politique rectorale, en termes de gestions de crise". "A coups de communiqués au jour le jour, sans tenir compte des situations des élèves, des familles, des personnels, des injonctions sont faîtes, pour la reprise ou non reprise des cours. Cela ne fait qu'ajouter à la situation anxiogène que vivent nos élèves, surtout les plus jeunes", écrit l'organisation, dans un communiqué.
Le bureau syndical, estimant que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, demande aux personnels de l'éducation, aux parents et aux élèves "d'éviter de prendre des risques en se rendant dans les établissements".

A LIRE : Le communiqué du SNCL


Sur le même ton, pour la FSU Guadeloupe, impliquée dans l'actuel mouvement social, "la rectrice se moque de la sécurité des élèves, de leurs parents et des personnels".
Le syndicat pointe du doigt, dans un communiqué, le "procédé qui consiste, sans aucune concertation, à donner des injonctions qui, par ailleurs, sont totalement en déconnexion, avec les réalités que vit l'ensemble de la population de Guadeloupe". 
Une accusation faite alors que les personnels ont été informés de la décision de leur tutelle, par voie de presse. Ils auraient voulu être consultés, pour donner leur point de vue, quant à la situation "aussi aléatoires qu'elles l'étaient déjà, lorsque la Rectrice annonçait la reprise des cours du vendredi 26 novembre, par voie de communiqué".
Le Secrétaire général de la FSU, Eddy Ségur, membre actif du Collectif d'organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire, énonce ses priorités : "Il est urgent que nos élèves retrouvent le chemin de l'école. Il est urgent que nos collègues infirmiers, psychologues scolaires et enseignants spécialisés affectés dans les hôpitaux, le médico-social et médico-éducatif puissent travailler sans menace de suspension et de retrait de salaire".

Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU. ©Rémy Senneville et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère

A LIRE : le communiqué de la FSU Guadeloupe


Pour la FAPEG, la sécurité de tous prime

Bien sûr, les membres de la Fédération des associations de parents d'élèves de Guadeloupe (FAPEG) souhaitent que les écoliers, collégiens et lycéens renouent au plus vite avec une scolarité normale. Mais cela dans des conditions sécurisées.

Ainsi, ils disent ne pas comprendre "l'obstination de la rectrice à vouloir, à tout prix, ouvrir les établissements scolaires", dans l'actuel contexte de tension sociale et de barrages routiers.

Alors que beaucoup ne peuvent circuler, nul ne peut garantir la libre circulation des parents pour emmener et récupérer les enfants à l’école, le fonctionnement du transport et de la restauration scolaires, le nettoyage des établissements, la continuité des garderies périscolaires, ni même la présence effective des enseignants, du personnel administratif et technique des établissements scolaires sur leur lieu de travail.
Or, telles sont les conditions qui doivent être remplies, pour envisager une reprise des cours en présentiel, de leur point de vue.

La FAPEG appelle à "l'ouverture des négociations, afin de trouver une issue favorable, pour permettre à nos enfants de retrouver le chemin de l'école".

A LIRE : le communiqué de la FAPEG

Ce mardi est le septième jour où l'ensemble des élèves de Guadeloupe (hormis ceux de la Désirade, de Marie-Galante et des Saintes) ne peuvent aller en cours.