Immersion dans le service de réanimation du CHUG où l'on craint la submersion

Le service de réanimation du CHUG est au centre des inquiétudes de la direction. Car aux patients Covid en augmentation s'ajoutent de nombreux patients pris en charge suite à des accidents de la route ou des agressions. Du coup, le service craint la saturation.

Le service de réanimation du centre hospitalier de la Guadeloupe (CHUG) jongle avec deux réalités. D'abord, en raison de la circulation active du virus dans l'archipel, le rythme des admissions des patients covid est plus élevé. Sur les 30 lits initiaux, 15 sont occupés en ce moment par des patients mis sous respiration artificielle à cause du virus. À côté de cela, les patients accidentés ou victimes d'agression défilent, eux aussi, plus rapidement qu'à l'accoutumée. Une situation qui fait craindre au personnel soignant de se retrouver en position délicate, si les cas graves, en ce moment dûs à 90% au variant anglais que l'on sait plus contagieux, venaient à se maintenir trop longtemps ou à augmenter.

Une réorganisation possible, mais limitée

Des réaménagements dans le service sont toutefois possibles. Le CHUG a appris de ses expériences antérieures. La direction a déjà ouvert huit lits supplémentaires à l'unité d'hospitalisation de courte durée dont cinq sont déjà occupés. Si ces lits venaient à ne plus être disponibles, alors, une nouvelle unité de huit lits pourrait prendre place dans les locaux de l'ancien self, comme cela a déjà été le cas au cours des vagues de contamination précédentes et en cas extrême, une partie de la salle de réveil du bloc opératoire pourrait à son tour être réquisitionnée. Mais ces dispositifs restent encore limités.

Les ressources humaines sous tension

Si des lits peuvent s'ouvrir, pour les hommes, l'affaire est beaucoup moins simple car il faut des soignants formés aux techniques de réanimation. C'est une compétence particulière et longue à acquérir comme l'explique Marc Vallet, chef du service de réanimation du CHUG.

 En plus des formations accélérées, le CHUG continue de faire appel à des renforts extérieurs. Mais là encore, les ressources sont limitées car en France aussi, le virus fait ses oeuvres et mobilise l'ensemble du personnel soignant. Pour ceux qui peuvent encore venir, comme le médecin en réanimation Zaccaria Errabhi basé normalement à Montpellier, ces renforts sont importants dans la lutte contre la Covid-19, mais restent une solution très ponctuelle.

Pour l'heure, le CHUG semble concentré sur le moyen de faire grossir ses effectifs de réanimation au même rythme que la crise sanitaire.