C'est à un calcul symbolique que la rédaction de cette lettre d'information "Les Glorieuses" s'est livrée. Il lui permet de souligner les inégalités femmes-hommes qui persistent dans le monde du travail.
Cette année, les femmes gagnent en moyenne 15,4 % de moins que les hommes. L’an dernier, l’écart salarial atteignait 15,8 %.
Ainsi, on pourrait dire à partir de ces calculs que, cette année, les Françaises « travaillent gratuitement » à compter de ce lundi 6 novembre 2023, 11 h 25. En 2022, la date avait été arrêtée au 4 novembre.
Sur cette base, "Les Glorieuses" sont à l'origine d'une pétition qui réclame la mise en place de trois politiques publiques visant à favoriser l'égalité salariale.
Le collectif demande notamment une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses et plaide pour un congé post-naissance équivalent pour les deux parents.
Il souhaite également que l’accès aux marchés publics et l’obtention de subventions et de prêts garantis par l’Etat soient conditionnés « au respect de l’égalité salariale ».
Des avancées, pas en nombre suffisant, ont été enregistrées ces dernières années
Selon un arrêt de la Cour de cassation daté du 8 mars, une salariée peut légitimement demander la communication de bulletins de paie de salariés masculins occupant des postes de niveau comparable au sien.
Une directive européenne, destinée à contraindre les employeurs dans l'Union européenne à la transparence pour garantir une égalité de rémunération entre femmes et hommes, a par ailleurs été adoptée et devra être transposée par les Etats membres dans leur droit national d’ici juin 2026.
Un calcul qui ne permet pas d'identifier les véritables causes des inégalités salariales
Pour autant, pour symbolique qu'il soit, le calcul ne prend pas en compte toutes les données qui entrent en jeu, ce qui l'empêche d'identifier les vraies causes des inégalités salariales entre les Hommes et les Femmes dans le monde du travail.
Ainsi, ce calcul ne prend pas en considération l’impact des interruptions ou du temps partiel sur une carrière. L'impact aussi que peut avoir la surreprésentation des femmes dans certains secteurs, ou celui de la qualification à l’embauche.
Tenir compte aussi souligner qu'en règle générale, en France, l’orientation vers les secteurs moins lucratifs est moins le fruit d’une discrimination que d’un choix.
En réalité aborder cette question des inégalités salariales hommes-femmes demande à ce qu'un recul pertinent soit observé pour parvenir à distinguer toutes les données qui relèvent de choix volontaires et celles qui sont les conséquences des contraintes structurelles.