Inflation annoncée dans l’Hexagone : le stockage de marchandises offre un sursis aux Outre-mer

La flambée des prix se poursuit, surtout dans l’alimentation et, ce, d’abord dans l’Hexagone, où la pression monte sur le gouvernement, dans ce contexte. Dans les territoires ultramarins, elle devrait se faire ressentir d’ici 3 mois...

On ne cesse de parler de l’inflation, depuis plusieurs mois. C’est, en effet, un sujet d’actualité et une préoccupation au sein des foyers français, alors qu’une nouvelle hausse des prix est annoncée, pour ce mois de mars, dans l’Hexagone. Le taux prévisionnel d’augmentation donné par les économistes frôle les 10% outre-Atlantique. 
Cette flambée inflationniste potentielle devrait avoir des répercussions, en Guadeloupe et dans le reste des Outre-mer, même si son effet ne sera pas forcement immédiat.

Inflation et impact sur l’économie

Selon Patrick Plantard, le président de l’Observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR) des Antilles-Guyane, l’effet de l’inflation annoncée dans l’Hexagone sera différé, en raison de modèles économiques qui privilégient les stockages des marchandises.

Au mois de mars, on continuera de payer les prix auxquels les produits ont été achetés par les fournisseurs, il y a deux ou trois mois. En revanche, aux mois de mai, juin, juillet, on aura à reconstituer nos stocks. Ceux-ci seront alors payés au prix du mois de mars dans l’Hexagone. Donc, l’augmentation sera différée de deux ou trois mois, en fonction du volume des stocks

Patrick Plantard, le président de l’OPMR Antilles-Guyane

L’impact différé n’en sera pas moins réel et bel et bien perceptible :

L’effet dépendra aussi du comportement des acteurs économiques, au rang desquelles les premières concernées : les entreprises.

Si elles avaient déjà fait des stocks, elles vont déstocker et essayer d’arriver à un équilibre. Le niveau des prix qui ont été  transférés va se reporter sur les produits qui sont déstockés sur le marché local.

Paul Roselé-Chim, professeur des universités en sciences économiques

Pour rappel, en septembre dernier, le gouvernement avait mis en place un bouclier, pour tenter d’amortir le choc de l’inflation. Mais cette hausse des prix reste à un niveau élevé de 6,5%, désormais passé à 10%.

S’il va y avoir une augmentation de 10%, à chaque unité monétaire, les gens seront obligés d’acheter avec la même somme moins de produits, puisque ça coûte plus cher. Cela aura un effet sur la dynamique des entreprises et, à terme, sur l’emploi.

Paul Roselé-Chim, professeur des universités en sciences économiques

Cette tendance inflationniste rend étroite la marge de manœuvre des entreprises locales qui, en plus de ces hausses à venir des achats des marchandises, ont commencé à rembourser les prêts souscrits durant la crise sanitaire.

Autant dire que la baisse des prix, pour les consommateurs guadeloupéens, n’est pas pour tout de suite.

Les Guadeloupéens inquiets

Il va sans dire que cette perspective de nouvelle augmentation des prix inquiète les consommateurs, notamment en Guadeloupe. Ceux-ci ont d’ailleurs déjà le sentiment que les prix ne cessent de croître.

10% de plus ! Nou mò kwa ! C’est vertigineux ! C’est presque impossible de vivre normalement.

Consommateur

Ça va être encore plus terrible que ça ne l’est déjà, effectivement. Ça risque d’être encore plus difficile. Il va falloir faire des courses avec beaucoup plus de stratégie et inviter les adolescents (que j’ai) à manger différemment.

Consommatrice

Le problème c’est que la consommation est courante et on importe de plus en plus. Donc, on ne va pas échapper à cette flambée des prix. C’est à nous de choisir et de consommer avec discernement !

Consommateur