Journée mondiale de la contraception : 1 femme sur 5 de moins de 45 ans n'utilise aucune protection en Guadeloupe

Contraception
Selon une étude conjointe de l'Ined et de l'Insee publiée l’an dernier, les Guadeloupéennes de 18 à 24 ans sont 18 % à n’utiliser aucune contraception. En Guadeloupe, les femmes utilisent beaucoup moins la contraception que dans l'Hexagone.

La 17ème journée mondiale de la contraception aura lieu ce 26 septembre. Cette journée vise notamment à favoriser l'information de chacun quant aux moyens de contraception et aux dispositifs d'information et d'accompagnement existants. 

En Guadeloupe, 21% des femmes de moins de 45 ans n'utilisaient pas de contraception en 2020, soit près de trois fois plus que dans l'Hexagone (8%), et davantage qu'en Martinique (13%), selon une étude conjointe de l'Ined et de l'Insee publiée l'an dernier. 

Les Guadeloupéennes de 18 à 24 ans étaient 18% à n'utiliser aucune contraception, "une proportion près de trois fois supérieure à celle observée dans l'Hexagone". Les femmes de 25 à 29 ans étaient 32% à n'avoir aucune pratique contraceptive, suivies par celles âgées de 35-39 ans (25%) selon cette étude intitulée "Migration, Famille et Vieillissement" publiée lundi.

Cette enquête de grande ampleur, spécialement dédiée aux départements et régions d'Outre-mer a porté en Guadeloupe sur 3 023 répondants, dont 1 776 femmes. "En 2020, deux tiers des femmes interrogées" étaient "concernées par la contraception (66%)", précisait le document. Les autres se déclaraient sans rapports sexuels, enceintes ou en désir d'enfant ou encore infertiles. À 42%, la méthode contraceptive la plus utilisée est la pilule, "le plus souvent seule", selon l'étude.

Taux d'IVG le plus élevé des Outre-mer

"L'étude nous apprend tout de même que le pourcentage de mères avant 20 ans diminue fortement, passant de 20% pour la génération de 1940 à 1949 à 6% pour la génération des années 1990", soulignait Didier Breton, chercheur à l'Ined, qui notait aussi "une tendance à la baisse du taux de fécondité en Guadeloupe, pourtant plus élevé qu'ailleurs". "Cette diminution vient d'un accès plus large à l'information et la contraception, mais aussi d'un recours plus fort qu'ailleurs à l'interruption volontaire de grossesse et aux pilules abortives", affirmait le chercheur.

En 2022, une étude de la Direction de la recherche des études, de l'évaluation et des statistiques relevait que la Guadeloupe connaissait le taux le plus élevé d'IVG en Outre-mer, avec 47,2 IVG pour 1 000 femmes entre 15 et 49 ans.

Une récente étude de l'institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, parue fin mai 2023, indiquait que le taux d'IVG s'établissait en Outre-mer à 30 pour 1 000 soit un taux deux fois supérieur à celui de l'Hexagone.