Journée mondiale des pharmaciens : la profession manque de candidats au recrutement

Pharmacie
C’est la Journée mondiale des pharmaciens, ce 25 septembre. La Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy comptent 154 officines. Mais le métier peine à séduire les jeunes générations de travailleurs. Les candidats au recrutement sont trop peu nombreux, pour répondre aux besoins de la profession. Différents postes existent au sein de ces entreprises, dont les titulaires, les adjoints, ou encore les préparateurs.

À l’occasion de la Journée mondiale du pharmacien, ce lundi 25 septembre, les professionnels de ce secteur lancent une grande campagne de communication autour des métiers de la pharmacie.
Le fait est qu’ils sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre.

Pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Il devient difficile de trouver des candidats au recrutement, malgré les besoins, notamment au sein des 154 officines des îles de Guadeloupe, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Les profils de pharmaciens adjoints et de préparateurs, notamment, sont rares. La situation est telle que, durant les dernières grandes vacances scolaires, certaines enseignes de Basse-Terre ont même dû fermer leurs portes, pendant plusieurs semaines, ne trouvant pas de personnels pour assurer le service vacances.

Cette situation a de quoi inquiéter.

Beaucoup de pharmacies fonctionnent à flux tendu, comme d’autres domaines depuis le Covid et ce n’est pas forcément évident. Il y a des pharmaciens titulaires qui n’ont pas de pharmaciens assistants, qui ne trouvent pas de pharmaciens remplaçants, pour partir en congé.

Rémy Vila, pharmacien d’officine aux Abymes

La crise sanitaire mondiale due au Covid-19 semble y être pour quelque chose.
En effet, des étudiants ont changé d’orientation, après cette difficile période ; des salariés ont aussi souhaité changer de branche professionnelle.

Pour faire face à cette pénurie de personnels, la plateforme de recrutement macasaa.fr (Ma carrière santé Antilles) a été mise en place par l’union régionale des professionnels de santé (URPS), l’an dernier.
La mission de ce site internet est de faciliter le recrutement et l’installation de professionnels de santé sur l’ensemble des Antilles, en Contrat à durée déterminée (CDD) ou en Contrat à durée indéterminée (CDI).

Un exemple d’intégration réussie

Une poignée de Guadeloupéens ont tout de même choisi le métier de pharmacien et de revenir au pays. C’est le cas de Lore Barbin, 31 ans, revenue dans l’archipel en 2021.
Elle nous explique pourquoi et comment elle a décidé de se mettre au service de la population locale.

À l’hôpital Saint-Louis, à Paris, hôpital spécialisé dans la prise en charge des cancers et des maladies du sang, je voyais beaucoup d’Antillais. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marquée. C’est vrai qu’on a peu de chiffres sur les pathologies cancéreuses dans les populations antillaises, mais c’est quelque chose qui m’a motivée à rentrer au pays.

Lore Barbin, pharmacienne en établissement de santé.

Pharmacien : un métier pluriel

Habituellement, quand on parle de pharmacie, on ne voit que l’officine, l’établissement de ville.
Or, il y a aussi les pharmaciens industriels, ceux qui œuvrent chez les grossistes répartiteurs, ou encore les professionnels qui font de la recherche. À toutes les étapes de la fabrication, de la répartition et de la commercialisation des médicaments, ils sont présents.

Les pharmaciens hospitaliers, par exemple, ont une spécialité moins médiatisée et qui souffre d’un déficit d’image. Ils sont les petites mains derrière les médicaments administrés aux patients des hôpitaux. Ils sont aussi chargés de la stérilisation.

Il y a des pharmaciens hospitaliers qui se spécialisent dans l’approvisionnement des médicaments, d’autres dans la production de poches de chimiothérapie, dans la production des mélanges de nutrition parentérale, dans la pharmacie galénique (c’est-à-dire la production de ce qu’on appelle les préparations magistrales et les préparations hospitalières) principalement pour les populations pédiatriques et gériatriques.

Lore Barbin, pharmacienne en établissement de santé.

Là encore, la pénurie de professionnels à recruter est réelle, en partie à cause du difficile cursus universitaire à suivre pour y accéder.

Il faut savoir que la filière pharmacie manque d’étudiants, plus particulièrement en établissement de santé, puisqu’il y a une double sélection : après le concours de 1ère année, il faut passer un deuxième concours national, qui est l’internat en pharmacie. Ce concours présente un numerus clausus qui varie entre 10 et 30% ; ça fait un sacré entonnoir.

Lore Barbin, pharmacienne en établissement de santé.

Le manque de pharmaciens hospitaliers oblige les équipes en poste à être polyvalents. Dans le contexte actuel, ces maillons indispensables au bon fonctionnement des établissements de santé doivent tout maîtriser et être parés à toute épreuve, en cas d’absence d’un collègue.