Depuis 2018, le 18 mars est la Journée mondiale du recyclage. Cet évènement est né aux Etats-Unis en 1994 et a donc une portée internationale depuis 7 ans. Il permet de sensibiliser les populations aux enjeux de cette pratique, alors que la planète croule sous les déchets innombrables et que la consommation reste en plein boom.
En Guadeloupe, si la tendance est à la hausse, les chiffres montrent que nous avons encore beaucoup d’efforts à déployer, pour privilégier la réutilisation des matériaux et objets, au fait de les jeter.
60% de déchets enfouis
Depuis 2021 et la fin de la crise sanitaire, les volumes de déchets produits dans l’archipel sont repartis à la hausse. Ordures ménagères, rejets d’activités économiques, déchets verts, blancs, papier, cartons, verre et autres emballages... nous produisons au total près de 350.000 tonnes de rebuts par an.
Plus de 60% de ce volume est enfoui, dont l’essentiel des déchets ménagers et assimilés.
Les 40% restant sont soit exportés, pour être traités ailleurs, soit valorisés sur place pour environ un quart du total.
Les filières de recyclage locales
Les déchets verts qui sont valorisés sur place, sous forme de compost.
Le verre, broyé au centre de tri "Antilles énergie recyclage" (AER) du Lamentin, est transformé en gravier ou en sable de verre, pour une utilisation localement.
Même valorisation pour le béton, également traité dans le territoire.
Pour le reste, hors déchets ménagers, les papiers et emballages cartons, les contenants en plastique ou encore les pneus sont acheminés vers le centre de tri ECODEC des Abymes.
Les réfrigérateurs (fours à micro-ondes et autres équipements électriques) sont eux traités à Lamentin.
Les sites des Abymes et de Lamentin trient et préparent les déchets réceptionnés, en vue de leur expédition outre-Atlantique, pour valorisation finale et recyclage dans l’Hexagone.
Certains déchets sont donc valorisés hors de Guadeloupe.
Pour autant, certaines filières sont plutôt performantes, sur place, comme l’explique Christelle Diochot-Despois, animatrice de la plateforme interfilières en Guadeloupe.
La filière des 3E (les déchets d’Equipements électriques et électroniques) est, en Guadeloupe, l’une des filières les plus performantes, la mieux structurée. Des usines de recyclage, qui vont prendre la matière et qui vont la transformer en canettes, en papier... nous n’en avons pas. En revanche, nous avons des unités qui sont capables de transformer la matière, de pré-transformer la matière et de pouvoir la revendre dans les usines qui voudront les transformer (...).
Christelle Diochot Despois, animatrice de la plateforme interfilières en Guadeloupe
Le recyclage est l’affaire de tous, car chaque particulier est appelé à orienter ses rebuts vers les filières organisées.
Cette pratique répond à plusieurs objectifs de la transition écologique : logique d’économie circulaire, lutte contre l’effet de serre, protection de la biodiversité, source d’énergie renouvelable, etc.
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Krista Virginie, chargée de mission à l’Observatoire régional des déchets d’économie circulaire (ORDEC) de la Guadeloupe, était l’invitée d’Eddy Golabkan, dans le journal télévisé "13h en Guadeloupe" du mardi 19 mars 2024. Elle est notamment revenue sur les chiffres de 2022.
En Guadeloupe, en 2022, on a produit 347.000 tonnes de déchets (ménagers, assimilés et aussi les déchets d’activité économique). Dans ces déchets, une part va en enfouissement, ce qui n’est pas négligeable, 64% dans lesquels on va trouver les ordures ménagères résiduelles, avec 335 kg par habitant, et les encombrants et les déblais gravats. Mais il y a aussi une part, qui est valorisée sur le territoire, ou exportée dans l’Hexagone ou en Europe, qui représente 36%, dont 15% en export et 21% traités sur le territoire.
Krista Virginie, chargée de mission à l’ORDEC