Une journée mondiale de l'eau fort à propos en Guadeloupe

La Journée mondiale de l’eau a pour thème cette année «Ne laisser personne de côté». Une adaptation de la principale promesse du Programme de développement durable à l’horizon 2030: tout le monde doit pouvoir bénéficier des progrès accomplis en matière de développement durable.
L’eau , une ressource inestimable à laquelle pourtant en 2019 plus de 2 milliards d’individus n’ont pas accès. 700 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour à cause de diarrhées provoquées par la manque d’assainissement.
Si la Guadeloupe n'en est pas à ce point, le thème choisi pour cette journée y fera écho. Certes, l'eau coule régulièrement dans la plupart des robinets sauf en période de sécheresse où des tours d’eau sont organisés. Il tombe en effet par an entre 1.5 m à la Désirade et 10 mètres a la Soufrière, d’eau de pluie pluviométrie qui alimente l’ensemble de rivières et donc des nappes souterraines .

Une ressource qui se perd dans la nature

Cette ressource est inégalement repartie : c’est en Basse Terre, zone volcanique, que 91 % du volume d’eau est prélevée : 75% en captage, 16% en eaux souterraines. A cela s'ajoute l'eau des puits et forages situés en Grande Terre et Marie-Galante qui représente 9%.
En Guadeloupe, le volume d’eau produit dépasse les 70 millions de m3 par an. En 2016 par exemple, 26.4 millions de m3 d’eau potable ont été consommés  alors que le volume produit cette année là est de 73.1 m3.
Ce qui en dit long sur le volume de pertes annuelles du précieux liquide.  Des pertes liés à un réseau de canalisation vétuste et troué mais aussi à la vétusté de certains compteurs ou carrément à l’absence de ces derniers. En clair le volume de l’eau consommée représente un tiers du volume produit. 

Une ressource encore difficile à gérer

Si la ressource est effectivement abondante, sa gestion reste complexe avec, du fait du transfert de compétences voulu par la loi NOTRE de 2015, plusieurs autorités organisatrices : le SIAEAG et les six communautés d’agglomérations. Certes, cette semaine a donné aux élus l'occasion d'affirmer leur engagement en faveur d'un règlement définitif du problème, avec, pour commencer, la constitution d'un syndicat unique, première étape avant l'instauration d'une nouvelle gouvernance de l'eau en Guadeloupe. 

Une ressource de bonne qualité

L’eau potable produite en Guadeloupe reste d’assez bonne qualité mais fait l’objet de surveillance très régulière et donc de contrôles par l’ARS notamment au regard de la pollution aux organochlorés dont fait partie le chlordecone.
Mais aujourd'hui encore, de nombreux foyers doivent vivre au quotidien sans eau. C'est là le vrai défi à relever dans les plus brefs délais. Et c'est sûr, ces mots du thème de cette journée mondiale de l'eau «Ne laisser personne de côté», résonneront de manière très particulière pour de nombreux usagers en Guadeloupe