L'Aloé Vera, une plante passe-partout qui a conquit l'Europe

La pharmacopée antillaise lui reconnait plusieurs qualités et presqu'autant d'usages. Pour les uns, l'aloé véra est un laxatif réputé et un purgatif.  Pour les autres, il permet de soulager rapidement les piqures d’insectes, les brulures et les coups de soleil. Il est aussi efficace pour les petites plaies et les éruptions cutanées.

Dans sa thèse de doctorat soutenue à Rouen en 2012, la chercheuse martiniquaise Carine Vaudreuil cite un certain nombre de ses propriétés en précisant que l'aloe vera (Iris Makoto) a fait l'objet d'une enquête menée en 2000 en Martinique et qui indique que cette plante fait partie des trois plantes les plus utilisées dans la prise en charge du diabète.

Les usages traditionnels sont les suivants :
· Le jus des feuilles est conseillé comme laxatif.
· Les feuilles macérées dans l’eau rentrent dans la prise en charge de la « blès »
· La plante fraiche en application locale est réputée dans les problèmes dermatologiques.
· La plante est utilisée comme antidiabétique et dans les troubles hépatiques.
· La sève est utilisée en traitement de la conjonctivite.

Toutefois elle précise aussi que :

· Il est déconseillé d’utiliser l’aloès chez la femme qui allaite car l’aloès rend le lait amer et entraine des diarrhées chez le nourrisson.
· Ne pas administrer aux jeunes enfants ni en cas de prostatite, cystite, hémorroïdes, troubles vésicaux et intestinaux. 

Un usage polyvalent en Europe

De telles qualités et de telles précautions d'usage convenaient jusqu'alors à un usage que l'on pourra qualifier de domestique. Mais les industriels des produits pharmaceutiques ont su s'emparer de la plante pour introduire ses propriétés dans de multiples compositions. Au point qu'aujourd'hui, des voix s'élèvent pour que ses usages soient analysés et contrôlés pour déterminer ceux qui sont vraiment efficaces et ceux qui ne le sont pas ou très peu.

Pour la "grande histoire", on prête à Christophe Colomb les propos suivants : " Quatre végétaux sont indispensables au bien-être de l’homme : le blé, le raisin, l’olive et l’Aloe.

Le premier le nourrit, le second élève son esprit, le troisième lui apporte l’harmonie et le quatrième le soigne. »

Et pour la "petite histoire", il faut aussi se souvenir qu'aux Antilles, le suc jaunâtre qui s’écoule quand on coupe une feuille était appliqué sur le pouce des enfants pour éviter qu’ils ne se le sucent ou ne se rongent les ongles. Les femmes en mettaient aussi sur leurs mamelons pour sevrer leurs enfants.