Après avoir fait de son premier quinquennat le temps de la réforme accomplie des lycées généraux et technologiques avec la fin des légendaires filières de référence et l'instauration du nouveau baccalauréat, le second quinquennat devrait être celui de la mise en œuvre d'une profonde réforme des lycées professionnels.
Pour Emmanuel Macron, malgré des aménagements successifs, le constat reste globalement négatif :
Les lycées pro comptent deux-tiers des décrocheurs... 41 % des titulaires d’un CAP ont un emploi deux ans après l’obtention de leur diplôme, 53 % pour les bacs pro... un gâchis dans l’orientation, en amont, un gâchis pendant, un gâchis après, qui rend tout le monde malheureux.
Emmanuel Macron, Président de la République
Durant la campagne de l'élection présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait promis de faire «une révolution complète du lycée professionnel». Pour le Président de la République, il faut d'abord faire la promotion de la filière professionnelle dès le collège. Pour ce faire, en 5ème, les collégiens auront droit à une demi-journée hebdomadaire de découverte du monde du travail. Cela se traduira par des visites d’entreprises, de lycée pro, mais aussi des témoignages de professionnels, etc.
Désormais, il va aussi s'agir d'arrimer de plus en plus la vie des lycées professionnels à celle des entreprises et surtout, de renforcer leurs potentiels pour parfaire l'enseignement donné au lycée. D'ailleurs, Carole Grandjean, la ministre déléguée, a symboliquement été placée sous la double tutelle du ministre du travail et de celui de l’éducation.
L'Etat compte aussi recruter davantage de professeurs associés venant du monde professionnel. Il compte aussi donner aux établissement une plus large "autonomie et les moyens d’innover, de mieux préparer les jeunes au monde de l’entreprise"
Pour autant, il faut aussi souligner que, face à la volonté du gouvernement d'augmenter de 50 % les temps de stage qui sont actuellement de 18 à 22 semaines réparties sur trois ans, les organisations syndicales des enseignants font aussi entendre leurs inquiétudes et leur réticence quant à la diminution drastique du temps de cours théorique.
L'Etat rappelle cependant que c'est avec la même ambition qu'il a mené la réforme de l'apprentissage et qu'aujourd'hui, le nombre d'apprentis est passé de 260 000 à plus de 700 000.
Un chiffre qu'il faut cependant nuancer en l'évoquant puisque ce bond fait par l'apprentissage a surtout été une aubaine pour les étudiants de l'enseignement supérieur et beaucoup moins aux élèves des lycées professionnels.