Le prix mensuel du stationnement, source de crispations à Pointe-à-Pitre

La régularisation des prix de stationnement à Pointe-à-Pitre a fait grincer des dents.
Se garer à Pointe à Pitre est devenu plus cher. De quoi contrarier les résidents de la capitale commerçante, souvent dépendants de leur voiture. ils dénoncent une situation invivable alors que la municipalité parle plutôt d'une régularisation.

Tout est question d'interprétation dans cette affaire du stationnement à Pointe-à-Pitre.

En 2020, le maire nouvellement élu, Ary Durimel, prenait un arrêté réglementant la grille tarifaire mensuelle de stationnement dans la ville. Une décision administrative qui comportait une augmentation qui n'a jamais été mise en place, en raison d'une mauvaise interprétation de la régie, selon Eddy Accipe. Il est formel, les tarifs n'ont pas été revus à la hausse depuis ce premier arrêté. 

Sur le tarif résidentiel, on a pensé que tout le monde bénéficiait du tarif à 50 euros. Or, ce n'est pas le cas. L'arrêté stipule bien que les tarifs résidentiels, d'après les zones, est de 100 euros. C'est ce qui a été appliqué. On s'est mis en conformité avec l'arrêté. Il y a bien certaines zones qui vont payer 50 euros et d'autres 100 euros. [...] Tout le monde payait 50 euros donc je comprends pas qu'on puisse ne pas comprendre que le tarif ait augmenté. Mais, il ne l'a pas été. Ils ont bénéficié d'une erreur pendant un certain temps. Les choses ont été régularisées. 

Eddy Accipe, chef de poste de la police municipale de Pointe-à-Pitre

Une régularisation qui n'est pas au goût des commerçants concernés. Pour Elodie Karam, cette décision est "inadmissible. On paie suffisamment d'impôts... Pour moi, ce n'est pas possible. En tant que commerçant, en tant que résident pointois, on est nés à Pointe-à-Pitre, on a jamais eu ça". 

Les commerçants plaident pour un abonnement professionnel. De son côté, François Pellecuiller, 2e adjoint au maire et président de l’Union des services et commerces pointois, prend cette augmentation comme un camouflet. 

100 euros en ayant coupé le centre-ville en deux... Jusqu'à la rue Boisneuf, c'est 100 euros et à partir de la rue Boisneuf, c'est 50 euros... Il faut un peu nous respecter en la matière. Surtout que la ville, pour une tarification à 100 euros, franchement... Il n'y a qu'à se promener en centre-ville pour voir qu'on est à au niveau d'une tarification à 100 euros. [...] Ce n'est pas parce qu'on est 2e adjoint qu'on est d'accord sur tout. Il y a des lieux de discussion, il y a des lieux d'échange, il y a des lieux de compromis et cela n'a pas été fait comme ça. Cela nous est imposé. Le 2e adjoint que je suis est démocrate et aurait souhaité un échange avec tout le monde de façon à trouver un terrain d'entente. 

François Pellecuiller, 2e adjoint au maire et président de l’Union des services et commerces pointois

Le maire se défend de toute augmentation mais également d'avoir agi en toute bonne foi. Harry Durimel a souhaité rappeler que la décision avait été prise le 23 décembre 2020.

Je ne vais pas étrangler un agent qui a commis un impair parce qu'en définitive, certains en ont bénéficié. Et ceux qui, aujourd'hui, doivent payer ce qu'ils auraient dû payer, je ne sais pas trop quel est leur problème. Parce que payer 1,66 euro pour laisser une voiture garée toute la journée à Pointe-à-Pitre, je pense qu'il y en a beaucoup qui envient ça. 

Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre