Arrêté en Mauritanie samedi 5 août, l'avocat franco-espagnol Juan Branco, était sous le coup d'un mandat d'arrêt international, émis en juillet dernier, par le Sénégal. Il était activement recherché pour avoir clandestinement pénétré dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
L'avocat a été inculpé et incarcéré ce dimanche dans une prison du centre de Dakar. Lors de son arrestation, Maître Branco a refusé de boire et de s'alimenter, et il a choisi de garder le silence, refusant toute assistance, y compris devant le juge qui l'a inculpé et a ordonné son incarcération. Une information relayée par ses avocats dont Me Ciré Clédor Ly.
Juan Branco est poursuivi pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles et actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves. À noter que les actes d'attentat sont passibles de peines pouvant aller jusqu'à la réclusion à perpétuité.
"Ces chefs d'inculpation trahissent la véritable nature de cette procédure, qui n'a pour autre but que de faire cesser les combats judiciaires de Juan Branco", ont déclaré ses avocats français.
Ces derniers ont annoncé la saisine immédiate du groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire contre "cette procédure gravement attentatoire aux libertés individuelles".
Selon sa défense, Me Ciré Clédor Ly, Juan Branco a déclaré avoir été "kidnappé" à environ 100 km de la capitale mauritanienne Nouakchott par des hommes encagoulés sans aucun signe distinctif et qui l'ont blessé aux poignets.
L'avocat de l'un des Grands Frères, s'est fait un nom au Sénégal en prenant part à la défense d'Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice qui a donné lieu à plusieurs épisodes de violences meurtrières. L'avocat franco-espagnol avait suscité l'attention en annonçant une plainte en France et une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président Macky Sall pour "crimes contre l'humanité" en juin, alors que le pays venait de connaître ses pires troubles depuis des années.
L'opposant Ousmane Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, a lui été arrêté et écroué fin juillet à Dakar, pour différents chefs d'inculpation dont des appels à l'insurrection. Son parti a été dissous.