L'influence de l'héritage génétique de l'esclavage sur la longévité des Antillais

Depuis quelques semaines, l’information fait le buzz sur internet. C’est un scientifique belge, spécialiste des études de longévité qui a mis en évidence la présence aux Antilles de nombreux centenaires. Il y aurait dans nos régions 7 à 8 fois plus de supercentenaires que dans l’hexagone. Les supercentenaires sont des personnes vivant plus de 110 ans. Essentiellement des femmes. Dans le monde, il y aurait 5 recensées, parmi lesquelles, La Martinique.

Okinawa au Japon, L’Ogliastra en Sardaigne, Nicoya au Costa Rica, Ikaria en Grèce et depuis peu la Martinique… 5 zones ou il fait bon vieillir.
Il existe plusieurs enquêtes sur la longévité et la dernière en date nous vient de Belgique. Michel Poulain est en chercheur, démographe et professeur à l’université de Louvain en Belgique.

Selon lui, il existe dans le monde des endroits  où la longévité de vie des individus est favorisée. Il invente ainis, le concept de Zone Bleue de longévité qui a mis en exergue le concept de zone bleue de longévité. Selon lui, dans certaines régions du monde on compte un nombre élevé de supercentenaires. Ces personnes dépassant le siècle d’existence.

Ce sont essentiellement des femmes et contrairement aux idées reçues, elles ne sont pas maintenues en vie artificiellement. En 2019, Michel Poulain lançait un recensement des centenaires en Martinique. Au 1er janvier 2023, l’île comptait 400 centenaires soit 2 fois plus par tête d’habitant qu’en France. C’était là, le point de départ de son étude. Le scientifique estime la probabilité d’un nouveau-né sur 40 à devenir centenaire. Une probabilité supérieure à 2% en Martinique.

Marie-Flore Tinas et sa mère centenaire, le jour de ses 108 ans (17 mars 2022).

Deux fois plus que dans un pays tel que la Belgique. Mais qu’est ce qui explique cette longévité ? Michel Poulain met en évidence plusieurs hypothèses. La première, qui doit cependant être confirmée par des enquêtes sur la bio-génétique de ces individus, pourrait venir des avantages de la génétique. Plus clairement, les survivants à l’esclavage ont transmis à leurs descendants des gênes -disons-le ‘’favorable à la survie’’.

Cette étude a également mis en lumière d’autres aspects contribuant à la longévité de la vie

Autre hypothèse avancée par le Scientifique Michel Poulain : Le climat et le style de vie. Clairement, le stress accélère le vieillissement cellulaire et en observant les centenaires des différentes zones bleues de longévité, il apparait que ces personnes sont bien moins soumises au stress qu’ailleurs. Prendre le temps de vivre selon l’auteur de l’étude est une donnée majeure. L’environnement entre en jeu également.


Ces personnes à la longévité exceptionnelle survivent plus longtemps que les personnes qui ont émigrées. Et pour finir, dans ces zones, les soins de santé fonctionnement et offrent un suivi capital à ces centenaires et supercentenaires.

Ces études sur la longévité sont l’occasion d’interroger le bien-être et l’attention portée à nos anciens. Le sens donné au vieillissement qui devient aujourd’hui un enjeu majeur dans de nombreux sujets de société.