Si l'on compare les chiffres de l'insécurité et de la délinquance, enregistrés en Guadeloupe, à ceux de l'Hexagone, il y a de quoi s'inquiéter. Mais en fait, ils sont globalement en baisse, entre 2019 et 2020, chez nous. On saura ultérieurement si c'est du fait des restrictions sanitaires.
En 2020, comme en 2019, les territoires ultramarins sont toujours plus exposés aux infractions violentes, que la métropole.
D'emblée, le ton est donné, par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), qui a publié, jeudi 29 avril 2021, sa cinquième édition du bilan statistique "Insécurité et délinquance", sur l’année 2020.
Cette étude complète l'enquête annuelle de victimation "Cadre de vie et sécurité" (CVS), produite par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
La crise est passée par là aussi
Le contexte de la crise sanitaire liée à la Covid-19 a induis une évolution très atypique des faits violents, par rapport aux années précédentes. Les mesures exceptionnelles, notamment les confinements et couvre-feux, ont changé la donne.
Du coup, victimes, forces de l'ordre ont dû s'adapter... même les délinquants !
Les conditions de dépôt de plainte ont été modifiées, aussi bien pour les victimes que pour les services de police et de gendarmerie. De plus, certaines formes de délinquance n’ont pu s’exercer autant qu’en situation habituelle, tandis que d’autres ont pu se renforcer.
Un sentiment d'insécurité persistant... particulièrement chez les femmes
Dans les territoires français des Antilles-Guyane, les habitants considèrent majoritairement que la délinquance est le problème de société le plus préoccupant. Ils sont également, en moyenne, plus nombreux que dans l'Hexagone à se sentir en insécurité, dans leur domicile, tout comme dans leur quartier ou leur commune.
Dans la réalité, les faits sexistes envers de jeunes femmes de 20 à 29 ans, dans l'espace public, sont plus fréquents en Outre-mer qu'Outre-Atlantique.
En Guadeloupe, trois femmes de 20 à 69 ans, sur six, ont déclaré au moins un fait subi de sexisme (insulte, harcèlement, attouchement, etc.), dans les espaces publics, au cours des 12 mois précédant l'enquête, conte une femme sur quatre en France Hexagonale.
Les homicides
Le nombre moyen de victimes d'homicides, enregistré entre 2018 et 2020, en Guadeloupe, est de 0,6 pour 10.000 habitants.
A titre de comparaison, c'est autant qu'en Martinique, davantage que dans l'Hexagone (0,1) et bien moins qu'en Guyane où les taux est le plus élevé des territoires ultramarins (1,3).
Les victimes de violences
Le nombre de victimes de coups et blessures volontaires, dans le cadre intrafamilial, est à la hausse, en Guadeloupe, en 2020, par rapport à 2019 : +0,7 point. Il y a eu 3,6 victimes, pour 1.000 habitants, contre 2 dans l'Hexagone.
Hors du cercle familial, il y a eu moins de victimes de coups et blessures volontaires enregistrées en 2020 (3,9 pour 1.000 habitants), qu'en 2019 (4,2 pour 1.000 habitants), en Guadeloupe. Il y en a eu 2/1.000 habitants, dans l'Hexagone.
Les autorités ont observé une stabilité du nombre de personnes victimes de violences sexuelles, en Guadeloupe, entre les deux années passées, soit 0,8 pour 1.000 habitants. Un chiffre identique à celui de l'Hexagone.
Les vols violents sont à la baisse, chez nous : on est passé de 2,7 pour 1.000 habitants, à 1,9.
Les vols et cambriolages sans violence
Il y a eu 6 vols pour 1.000 habitants, en Guadeloupe, en 2020, contre 7,1 en 2019.
Les cambriolages de logements sont aussi à la baisse : 2,6/1.000 habitants, en 2020, contre 2,8/1.000 habitants en 2019.
De tous les territoires d'Outre-mer, c'est en Guyane que l'insécurité et la délinquance sont plus prégnantes.