L'ONU appelle à un "soutien" international à la police en Haïti

Policiers lors d'une opération anti-gang, Port-au-Prince, 3 mars 2023
Le secrétaire général des Nations unies António Guterres a appelé lundi à un "soutien" international à la police haïtienne pour faire face à une vague de violence "sans précédent" ces derniers mois.

"La situation sécuritaire se détériore rapidement et les besoins humanitaires montent en flèche", a-t-il prévenu depuis Trinidad-and-Tobago, où s'est ouvert le sommet Caricom des pays des Caraïbes.
"Je réitère mon appel à tous les partenaires pour qu'ils augmentent leur soutien à la police nationale haïtienne, que ce soit sous forme de financement, de formation ou d'équipement", a dit le chef de l'ONU lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre trinidadien, Keith Rowley.

"Nous devons faire plus collectivement pour aider le peuple haïtien à se diriger vers des élections et une solution politique", a-t-il ajouté, alors que la violence et la puissance des gangs vont croissant dans le pays.
Le secrétaire général a de nouveau appelé au "déploiement d'une force de sécurité internationale autorisée par le Conseil de sécurité" et "capable de coopérer avec la police nationale haïtienne pour démanteler les gangs à l'origine de cette violence sans précédent".
"Il ne peut y avoir de sécurité durable sans institutions démocratiques renforcées, et il ne peut y avoir d'institutions démocratiques fortes sans une amélioration drastique de la situation sécuritaire", a-t-il affirmé.

Catherine Russell, la directrice de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), avait estimé la semaine dernière que la situation à Haïti "n'a jamais été aussi mauvaise", citant des cas de filles violées et d'enfants recrutés par des gangs.

Le Premier ministre haïtien Ariel Henry réclame depuis près d'un an une intervention internationale, mais aucun pays ne s'est encore déclaré prêt à prendre la tête d'une force d'intervention.
Le Brésil et le Canada sont les plus impliqués dans les discussions, tandis que les Etats-Unis préfèrent soutenir un renforcement de la police locale.
"Il est temps que ceux qui ont la capacité de créer les conditions de base pour cette force se manifestent", a déclaré António Guterres, soulignant que des pays africains et des Caraïbes avaient exprimé leur disponibilité à participer.
Le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken est attendu mercredi à Port d'Espagne pour la clôture du sommet Caricom.