"Je le sais bien, je le conçois, c'est un coup dur" pour l'opposition cubaine, a admis, lors de sa première conférence de presse à Madrid, le dramaturge de 39 ans, qui a assuré avoir pour intention de revenir à Cuba.
"Mais je suis convaincu que cette douleur (...) cette déception" de certains opposants "va s'en aller", a ajouté García.
Il a indiqué qu'il parviendrait de son côté "à (se) pardonner de n'avoir pas eu le courage" d'être resté et a "demandé pardon d'être humain, de penser à ma femme et à ma vie, et de m'être échappé" pour éviter de devenir "un mort-vivant, car c'est ce qui m'attendait à Cuba".
"En aucun cas, je ne vais renoncer ni me rendre"
"En aucun cas, je ne vais renoncer ni me rendre", a-t-il assuré, ajoutant qu'il n'allait pas demander l'asile en Espagne et qu'il comptait revenir à Cuba lorsque sa vie et celle de son épouse "ne seront plus menacées".
Depuis fin 2020, Yunior García, connu pour ses pièces de théâtre et ses scénarios pour la télévision et le cinéma, est devenu une figure du mouvement de protestation qui réclame plus de liberté d'expression à Cuba.
En juillet, lorsque l'île a été secouée par de vastes manifestations spontanées, inédites depuis la révolution de 1959, il avait été brièvement arrêté.
Le créateur du groupe Facebook de débat politique "Archipiélago" avait lancé un appel à manifester le 15 novembre à La Havane afin de réclamer la libération des prisonniers politiques cubains.
Cette manifestation, interdite par les autorités, a tourné court en raison d'une forte présence policière et de l'arrestation de meneurs de la dissidence cubaine.
Yunior García avait annoncé la semaine dernière son intention de défiler seul dimanche dans la capitale cubaine, une rose à la main. Mais il avait été empêché de sortir de chez lui par les forces de l'ordre.
Le dramaturge n'avait plus donné de nouvelles depuis cette date, suscitant l'inquiétude de son entourage et de ses soutiens, jusqu'à son arrivée en Espagne mercredi.