C'est une obligation introduite par la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006. Elle impose aux distributeurs agréés de produits phytopharmaceutiques (PPP) à déclarer les ventes effectuées. Ces données améliorent la traçabilité des ventes et permettent par ailleurs d’établir le montant de la redevance pour pollutions diffuses, la RPD.
Ces données alimentent enfin la Banque Nationale des Ventes de produits phytopharmaceutiques par les Distributeurs agréés la BNV-D. Une plateforme censée offrir une vision précise des quantités distribuées. Or, la députée Bénédicte Taurine regrettait dans son un rapport parlementaire en 2017, "que l’opacité soit encore entretenue sur les quantités vendues et utilisées des produits contenant du glyphosate."
Les chiffres sont présentés sont forme de classeurs Excel assez obscurs pour le commun des mortels. Commun des mortels qui par ailleurs a interdiction d’utiliser le glyphosate depuis la loi Labbé de 2017 renforcée en 2022, qui étend cette interdiction à tous les espaces fréquentés par du public ou à usage collectif, qu'ils soient privés ou publics. Le champ d’utilisation est désormais restreint aux seuls agriculteurs avec donc, à priori, une baisse ici des achats.
Dans les faits, les chiffres démontrent le contraire
La quantité de Glyphosate achetée en Guadeloupe repart à la hausse depuis 2020 et après 6 années de baisse consécutives. En 2021, la dernière année disponible, 25 tonnes de glyphosate ont été importées en Guadeloupe sous l’une des 30 formes agrées et encore disponibles sur le marché. Il y en avait plus de 200 en 2018.
25 tonnes donc en 2021 contre un peu plus de 21 en 2020. C’est 19% d’augmentation. On reste tout de même assez loin des quantités achetées au début des années 2010, un peu moins de 40 tonnes en moyenne entre 2010 et 2013 avant une chute importante en 2014.
Les ventes repartent ensuite à la hausse en 2015 : + 37%, l’année de son classement comme cancérigène possible. Elles connaissent ensuite une baisse lente et régulière entre 2016 et 2020, en plein débat national sur l’interdiction de la molécule.
Sa vente est finalement maintenue, faute d’alternative nous explique-t-on Des ventes certes restreintes une première fois en 2017 et seconde en 2022.
En Guadeloupe, la principale préoccupation pour les agriculteurs reste la maîtrise de l’enherbement dont la lutte contribue en grande partie à la consommation de produits phytopharmaceutiques et singulièrement les herbicides dont le GLYPHO représente plus de la moitié des ventes.
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