L'usine de Gardel devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre

Le dimanche 13 mars 2022, Yolan, Kilian et Yalana, 3 enfants âgés respectivement de 13, 11 et 3 ans, se promènent en compagnie de leur chien à proximité de l’usine Gardel au Moule. La présence de bovins va les obliger à modifier leur parcours et à traverser un champ voisin qui va s’avérer être un véritable piège.

Le site est alors utilisé depuis près d’un an pour stocker 2 500 tonnes de bagasse. De la bagasse qui est entrée en phase d’auto-combustion. Les enquêteurs relèveront après le drame une température de 100 degrés sur 20 cm de profondeur.
Grièvement brûlés aux membres inférieurs, 2 des 3 enfants seront transférés au CHU de Martinique, où leur prise en charge va nécessiter des soins sous anesthésie générale et plusieurs greffes de peau.

Des faits qui valent à l'usine Gardel d'être poursuivie pour blessures involontaires

L’usine du Moule devait également répondre de plusieurs infractions au code de l’environnement. Nicolas Philippot, le directeur général délégué, a expliqué à la barre, avoir été berné par Albioma, leur partenaire historique depuis près de 25 ans. Ce dernier leur achète 100 % de la bagasse qu’il brûle dans ses chaudières afin de produire de la vapeur et de l’électricité. Or en mai 2021, Albioma fait état d’ennuis techniques qui l’obligent à suspendre son activité.
La bagasse s’accumule et dépasse très vite ses capacités de stockage. Albioma fait alors appel à Gardel qui lui met à disposition une friche pour une courte durée. Or, malgré les multiples relances de l’usinier, les jours vont se transformer en semaine puis en mois jusqu’au drame.
Une ligne de défense qui a visiblement convaincu le tribunal. Les magistrats ont condamné Gardel à 3 amendes de 1 000 à 18 000 euros.