Katia Reiter (Marina Foïs) dirige l’Observatoire Volcanologique de Guadeloupe depuis une dizaine d'années. Elle forme un duo de choc avec Aimé, jeune Guadeloupéen (Théo Christine) auquel elle transmet sa passion du métier. Alors qu’elle se prépare pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde, la menace d’une éruption majeure de la Soufrière se profile. L’île est aux abois et Katia va devoir assurer la sécurité de la population en liaison avec le préfet (Mathieu Demy). Voilà en quelques mots, le synopsis de Magma, le film de Cyprien Vial dont la sortie est prévue en Guadeloupe en février.
Une bande-annonce très attendue
Car au-delà de l'intrigue, inspirée de l'éruption de 1976, le volcan résonne comme une métaphore de la Guadeloupe aujourd'hui. Magma c'est bien sûr le volcan et l'éruption imminente, mais c'est également ce qui se passe dans la tête de la directrice de l'observatoire qui ne parvient pas à être entendue par la population. Et puis c'est le magma social, les tensions vécues aujourd'hui par la Guadeloupe.
Une histoire inspirante
Enfin Magma, c'est le nom donné en 1976 aux enfants évacués. Rencontré au Festival de Sarlat par le magazine de cinéma Première, le réalisateur a présenté le contexte d'origine de l'éruption de 76.
Ils ont fait partir 70 000 personnes du sud de la Guadeloupe vers la Grande Terre. Certains partaient vivre avec leur famille chez des cousins, des amis, mais ceux qui ne pouvaient pas être hébergés étaient accueillis dans des gymnases ou des écoles. Ces gens sont surnommés 'les magmas', d'abord de façon affectueuse et taquine. Pendant les premières semaines de l'évacuation, les gens de la Grande-Terre sont accueillants, mais le fonctionnement de toute la société de l'île est modifié. Les enfants de Grande-Terre ne peuvent plus aller à l'école que le matin, parce que l'après-midi les petits 'magmas' doivent y aller, par exemple. Et c'est très mal vécu car cette évacuation dure longtemps.
Cyprien Vial, réalisateur de Magma
À l’époque de l'éruption de 1976, on retient aussi les fortes tensions entre Claude Allègre et Haroun Tazieff. Une partie de l'histoire absente du film puisqu’il se déroule dans la Guadeloupe d'aujourd'hui. Pour le réalisateur, il fallait faire passer un autre message.
Moi, j'ai essayé de proposer un récit plus optimiste, même si le film est très tendu et que mon héroïne galère bien, j'ai essayé d'inventer un binôme qui soit plus solidaire, moins détestable. C'était pour moi nécessaire que dans le binôme, il y ait un représentant de la société guadeloupéenne, Aimé, qui est un jeune thésard.
Cyprien Vial, réalisateur
Le film sortira en avant-première aux Antilles Guyane le 21 février 2025.