La Caraïbe lutte contre la surpêche du lambi pour préserver l'espèce

Lambis aux Antilles françaises.
60 millions de dollars, c'est ce que pèse le commerce du lambi dans la Caraïbe. Mais depuis ces dernières années, le mollusque se fait plus rare. Alors, les gouvernements ont décidé de passer à l'action pour limiter la surpêche et la contrebande, et ainsi pérenniser sa reproduction.

Grillé, en soupe, frit ou en tartare, le lambi est l'un des mets les plus prisés de la Caraïbe. 
Le mollusque à la coquille rose fait souvent le bonheur des locaux et des touristes de la région. 

Lambi des Antilles (illustration).

Un produit qui, d'un côté, ravit les papilles et de l'autre, remplit les poches. 

Le gastéropode est très prisé et par conséquent, souvent pêché à outrance et traqué sans concession. Autrement dit, dans l'illégalité la plus totale. 
Car le lambi pèse lourd dans l'économie du bassin. Son commerce est estimé à plus de 60 millions de dollars (soit près de 56 millions d'euros).

Chaque année, entre 3 et 7 tonnes de lambi sont pêchées et plus de 10 pays qui exportent la majeure partie de leur pêche vers les Etats-Unis, l'Union européenne et les Antilles françaises. 

La pêche aux lambis est très règlementée

Une demande à flux tendu qui entraîne une surpêche, qui entraîne elle-même, petit à petit, la disparition du mollusque dans nos eaux. 

Alors, les gouvernements du bassin ont vite compris que pour faire perdurer l'espèce et pour qu'elle continue à rapporter de l'argent, il faut savoir la préserver.

Le 27 mai dernier, des membres de l'OECS, l'Organisation des États de la Caraïbe Orientale, se réunissaient à Saint Vincent, autour de la problématique du lambi et des solutions qui peuvent être apportées à sa survie. 

Le développement d'une industrie moderne de la pêche vient, tout d'abord, d'une volonté politique claire.

Saboto Caesar, ministre de l'Agriculture de Saint Vincent et les Grenadines

Le "Blue BioTrade", c'est le nom du projet permettant d'harmoniser les règles et les décisions autour de la pêche du lambi. 

Ce n'est pas qu'une histoire de congrès et de réunion pour développer un projet, mais c'est surtout un important travail qui a été mené avec notre consultant, en allant à la rencontre des pêcheurs, en visitant les zones de pêche, en parlant avec les populations et en écoutant, pour avoir leur avis sur le futur de cette industrie. 

Docteur Jules Didacus, directeur général de l'Organisation des États de la Caraïbe Orientale

A la Jamaïque, la pénurie n'a pas épargnée d'importants exportateurs de lambi. Au point que la gouvernement avait interdit sa pêche durant 2 ans.
En avril 2021, l'annonce de la reprise s'est faite sous conditions drastiques.

Pour permettre à tout le monde de s'y retrouver dans les années à venir, le nombre de fermes et de pouponnières de lambi s'est multiplié, un peu partout dans la région, pour assurer la pérennité de cet or rose.