Depuis hier la remontée des files en deux roues est désormais interdite. Les motos entre les voitures ne sont plus tolérées. Pour évaluer les risques, une expérimentation à grande échelle a été réalisée depuis 2016, mais elle n'a pas été suffisamment concluante pour être pérennisée ou même élargie
L'objectif était de tenter d'encadrer cette pratique très répandue chez les motards français. Parce que, bien qu'elle ne fasse pas partie des règles de conduite enseignées, elle est couramment pratiquée par les deux-roues motorisés. Depuis février 2016, l'Etat et la sécurité routière ont souhaité mener une expérimentation à titre exceptionnel dans 11 départements particulièrement embouteillés aux heures de pointe, et ceci, en respectant certaines règles.
Des règles qui devaient malgré tout permettre de mieux protéger les conducteurs de deux-roues motorisés qui pratiquent la circulation inter-files et surtout d’en diminuer la dangerosité.
La Sécurité routière avait d'ailleurs tenu à informer les deux roues sur les règles à observer en la matière.
Mais de fait, depuis ce 1er février, un terme a été mis à cette expérimentation. Pour la délégation à la sécurité routière, le bilan de l’accidentalité est “décevant”. Dans le rapport qui a été fait de cette expérimentation, il apparait que “l’accidentalité des deux-roues motorisés a augmenté de 12% sur les routes où l’expérimentation de la circulation inter-files (CIF) a eu lieu alors qu’elle a baissé de 10% sur les autres routes des départements concernés”.
[Communiqué] Circulation inter-files : bilan de l'expérimentation ➡ https://t.co/2zujee2prQ pic.twitter.com/1FYCFYeflD
— Sécurité routière (@RoutePlusSure) January 27, 2021
Les conducteurs de deux roues, ceux de l'expérimentation et les autres, ne peuvent plus circuler entre les files de voitures. Pour la plupart, ils sont particulièrement déconcertés face à cette interdiction.
Déconcertés aussi, les vendeurs de deux roues. L'augmentation des embouteillages et la circulation presque toujours dense à toutes heures du jours, ont souvent conduit beaucoup d'usager vers eux. Attirés justement par les facilités de circulatin des motards entre les voitures, ils pourraient ne plus y trouver le même intérêt.
Steeve, vendeur de deux roues
Pour autant, une suite plus large sera peut-être donnée à cette première expérimentation. C'est en tout cas le souhait de la déléguée à la Sécurité Routière qui espère mettre en place “une nouvelle expérimentation, avec des règles adaptées, afin de pérenniser cette pratique en toute sécurité”. Pour cela, il faudra tout d'abord un nouveau décret gouvernemental qui autorisera cette nouvelle expérimentaiton en prévoyant
“l’élargissement des zones géographiques concernées, une communication adaptée et continue pour parfaire la pédagogie de tous les usagers de la route sur le sujet”