La commission de surveillance du SMGEAG regrette un manque de communication et de transparence de la direction du syndicat

Membres de la commission de surveillance du SMGEAG, mercredi 2 octobre 2024
Ce mercredi 2 octobre, la commission de surveillance du Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe a dressé un bilan mitigé de ses 3 années d'existence, lors d'une conférence de presse. Elle pointe du doigt le manque de communication et de transparence du comité syndical du SMGEAG.

Composée de 34 membres, dont 17 représentants de la société civile, la Commission de Surveillance du Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe a pour mission de défendre les intérêts des usagers et d'offrir une perspective critique sur la gestion du Syndicat, notamment en formulant des recommandations. Cependant, malgré ce rôle central, la commission exprime aujourd'hui des frustrations et des inquiétudes, notamment face à un manque de transparence de la part du SMGEAG.

Opacité financière et absence de communication

Le président de la Commission, Jean-Claude Malo, a fermement dénoncé le manque de retour du SMGEAG sur les alertes lancées par la Commission. En effet, sur 19 mises en garde envoyées à la direction, aucune réponse n'a été apportée.

Silence qui renforce les inquiétudes sur la transparence financière de l'organisation. Jean-Claude Malo déplore également une communication insuffisante de la part du Syndicat, qui empêche selon lui une réelle coopération entre les différentes parties prenantes.

©Guadeloupe

Face à cette situation, la Commission souhaite la signature d'une convention avec le SMGEAG afin de rétablir un dialogue plus transparent et fluide. L'objectif serait de renforcer la collaboration et d'assurer que les préoccupations des usagers soient entendues et prises en compte dans les décisions de gestion du service de l'eau et de l'assainissement.

Des critiques internes sur le rôle de la Commission

Cependant, cette demande de convention ne fait pas l'unanimité. Christian Deligat, trésorier de l'association d'usagers #BalanceTonSIAEAG, critique la structure même de la Commission. Selon lui, elle ne devrait pas être présidée par un élu, estimant que cette organisation nuit à son indépendance. Il va plus loin en affirmant que la Commission manque de réels moyens d'action pour influencer les décisions du SMGEAG. Il propose ainsi une solution radicale : que tous les membres de la Commission démissionnent en bloc, comme l'a fait l'association, espérant ainsi provoquer une intervention de l'État pour réguler le fonctionnement du Syndicat.

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Le rôle de la Commission de surveillance

Pour rappel, la Commission de Surveillance, créée au sein du SMGEAG, a pour mission d'accompagner le Syndicat dans la gestion de l'eau et de l'assainissement en Guadeloupe. Ses membres, élus pour un mandat de six ans, proviennent de divers horizons, notamment des associations d'usagers (représentant au moins 50 % des membres), des associations de protection de l’environnement, ainsi que des chambres de commerce, d'agriculture et de métiers. Elle inclut également des représentants des communes et des personnalités qualifiées en matière de gestion de l’eau.

Le rôle de la Commission est principalement consultatif. Elle émet des avis sur des questions essentielles telles que la politique tarifaire, la gestion des ressources en eau, et les projets d’investissement du SMGEAG. En somme, elle se veut une voix pour les usagers et un contrepoids aux décisions prises par la direction du Syndicat. Mais comme le montrent les récentes critiques, le chemin vers une collaboration fluide et transparente semble encore semé d’embûches.