La crise sociale a fragilisé la position de la banane sur le marché européen

La mise en place des barrages, ces dernières semaines, a impacté la production de bananes de Guadeloupe. L’exportation n’a repris qu’après deux semaines de mobilisation, un retard qui n’a pas envoyé un signal positif à l’heure des renégociations des contrats avec les fonds de commerce de l’Hexagone.

Ce n’est qu’après deux semaines de mobilisation que deux conteneurs remplis de bananes destinées à l’exportation, ont pu enfin franchir les barrages, après une âpre négociation avec les grévistes. Si l’image n’a pas été du goût de tout le monde, elle a au moins permis au secteur de limiter la casse, tout du moins sur le plan national. Les deux semaines de barrages ont eu un réel impact sur les producteurs locaux.

« J’ai quand même réussi à faire tourner l’entreprise avec les quelques employés qui ont réussi à braver les barrages. Mais il n’empêche que nous avons un retard de coupe sur 40 pieds. »

Tino Dambas, producteur de bananes.

 

Les gros exportateurs eux, sont concentrés sur l’impératif de rassurer leurs interlocuteurs nationaux quant à la présence du produit sur leurs marchés.

Renforcer les positions nationales

Dans un secteur extrêmement compétitif, le moindre hoquet de la production sur les marchés européens envoie des signaux négatifs quant à la fiabilité des exportateurs. Or, la mobilisation sociale a explosé au moment où les négociations des contrats 2022 débutaient comme l'explique Philippe Alliane, directeur du groupement des producteurs de bananes de la Guadeloupe

©Guadeloupe

Alors que le secteur bénéficiait d’une belle stabilité depuis les déboires du cyclone Maria, l’absence de près de 2000 tonnes de bananes sur les deux dernières semaines pourrait faire perdre au secteur quelques part de marché.

Pour (re)voir le sujet de Rémi Senneville et Jean-Marie Mavounzy