La campagne sucrière 2024 restera dans les annales comme l'une des plus mouvementées. Depuis la mi-février un collectif de planteurs réclame une revalorisation du prix de la tonne de canne. Un mouvement, qui a retardé le début de la récolte, porté par un groupe d'agriculteurs qui a mené plusieurs actions... Des opérations escargot, le blocage des accès à l'usine de Gardel, au Moule ou le site de Béron, à Sainte-Rose...
Des tumultes qui avaient déjà contraint la direction de l'unité sucrière de Gardel, au Moule, à mettre en place une procédure de chômage partiel début mars. C'est à nouveau le cas, ce vendredi 19 avril. Les actions du collectif et des transporteurs de canne empêchent "toute livraison de cannes" indique Nicolas Philippot, directeur de Gardel, dans un courrier adressé à l'ensemble du personnel.
Le dirigeant explique que la situation financière de l'usine étant préoccupante, une demande de mise en activité partielle a été soumise au Comité Social et Economique (CSE) de l’entreprise. Une proposition approuvée à la majorité des votants.
L’objectif est pour Gardel de limiter au maximum ses dépenses dans ce contexte de crise. Ainsi, dès demain matin, une grande partie des salariés de Gardel seront en chômage partiel. Nous estimons que 80% des salariés seront concernés dès demain et 90% dès lundi matin.
Nicolas Philippot, Directeur général délégué de Gardel
Un salaire versé à 100%
Les salariés seront informés par leur chef de service s'ils sont concernés ou non par la mesure, précise le directeur qui fait également une annonce importante : "Pendant cette période de chômage, et jusqu’au 17 mai 2024, date de la prochaine réunion CSE, votre salaire vous sera versé à 100%" écrit-il aux salariés de Gardel.
Nicolas Philippot termine en indiquant que "dès ce soir", "une liquidation partielle du site" sera entreprise. Car, précise-t-il, pour l'heure, il est impossible de savoir quand ce conflit prendra fin.