Alexandre Rochatte et Valérie Denux ont présenté le point hebdomadaire sur l'évolution de l'épidemie de Covid19. Cette conférence de presse s'est déroulée ce mardi 5 janvier 2021 à la Préfecture. C'était surtout l'occasion de présenter la nouvelle campagne de vaccination appliquée au territoire.
Au sortir des fêtes et en dépit des craintes qui ont été exprimées sur les réseaux sociaux, l'épidémie, pour cette semaine encore, semble attachée à la stabilité. On enregistre 56 nouveaux cas positifs contre 53 la semaine dernière. Si on englobe dans les calculs les résidents en Guadeloupe testés dans l'Hexagone à l'occasion d'un déplacement, le nombre de cas positifs s'établit à 101. Les tests ont été doublés cette semaine avec 4779 tests contre 2934 la semaine dernière. L'épidémie est donc encore relativement sous contrôle.
L'enjeu de la vaccination
Ces chiffres sont encourageants et justifient, pour les autorités sanitaires, l'urgence de la mise en place de la campagne de vaccination. Selon la directrice de l'ARS, la Guadeloupe est en capacité logistique de vacciner 5 500 personnes vulnérables. Cela comprend les personnes âgées en EHPAD ainsi que personnel soignant potentiellement directement en contact avec le virus. Les professionnels de santé recevront leur piqûre par des centres de vaccination ouverts dès ce lundi 11 janvier 2021 au CHU et au CHBT.
Ensuite, pour lancer la campagne tout public, une conférence de presse se tiendra vraisemblablement ce vendredi 8 janvier 2021, au cours de laquelle des personnalités s'aligneront pour devenir les premiers vaccinés du territoire. Parmi elles, se tiendra, la directrice de l'ARS en personne. Cette opération de communication révèle que les plaintes des septiques de l'internet ne sont pas tombées dans les oreilles de sourds.
Dans une seconde phase, les personnes les plus vulnérables, soit tout Guadeloupéen âgé de plus de 65 ans et/ou souffrant de commorbités (diabète, obésité, hypertension, dialisés etc) sont ciblées. Avec les 5 550 patients de la première urgence, ce sont près de 77 610 personnes qui devraient composer ce premier palier de vaccination.
Pour atteindre les volontaires, l'ARS va déployer rapidement des centres de vaccination de proximité d'ici la fin du mois de janvier. La carte de ces centres devrait être affinée en collaboration avec l'ensemble des professionnels de santé.
En bout de course, l'ARS prévoit la vaccination de 123 851 personnes soit 30% de la population de Guadeloupe. Les cibles non-prioritaires pourront se faire vacciner en pharmacie ou chez le médecin comme il est d'usage pour tous les autres vaccins.
Quel vaccin sera administré ?
Pour les 5 500 personnes prioritaires, c'est le vaccin développé par Pfizer qui sera injecté. C'est pour ce vaccin que les congélateurs ont été mis en place, puisqu'il demande une logistique précise pour que son déploiement soit optimal. Ensuite, la vaccination devrait passer par l'AstraZénéca développé par les laboratoires britanniques. Comme l'a rappelé le professeur Raymond Césaire, virologue présent lors du point hebdomadaire, le vaccin Pfizer a démontré une efficacité de 95% sur sa capacité à donner au corps le bon code de protéine qui ira stimuler sa réponse immunitaire et lui permettre ainsi de combattre efficacement le virus la prochaine fois qu'il sera en contact avec lui.
Seule sa capacité à bloquer la transmission reste difficilement appréhendable par les scientifiques, mais elle est compensée, en tout cas ils l'estiment, par l'immunité collective que permet d'espérer ces vaccins. Il faudra aussi maintenir une grande rigueur dans les gestes barrière, jusqu'au recul significatif de l'épidémie.
À ce jour, la Guadeloupe pourra aussi être en mesure de gérer le nécessaire rappel à 21 jours qui va avec la première injection.