La Fondation Abbé Pierre interpelle le gouvernement sur le sort des mal logés en Outre-mer

Selon l'étude menée par la Fondation Abbé Pierre et, Près d'un tiers des 2,2 millions d'habitants des départements et régions d'outre-mer sont mal logés. Une situation qui nécessite de toute urgence une réaction politique du gouvernement et des instances politiques et administratives compétentes.

On estime en effet à près de 600.000 les personnes qui souffrent du mal-logement ou de l'absence de logement personnel, soit près de 3 habitants ultramarins sur 10, sur les 2,2 millions d'habitants que comptent la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte et la Réunion,

Et les indicateurs chiffrés sont là pour souligner l'urgence de cette réaction politique que la Fondation appelle de ses vœux. Outremer, le pourcentage des ménages éligibles au logement social s'élève à quant il n'est que de 66% dans l'Hexagone. Et bien d'autres chiffres découlent de cet état de fait :

  •  160.000 personnes vivent dans des habitations de fortune,
  •  41.250 sont forcées de vivre chez des tiers (hors Mayotte),
  • 151.320 vivent dans des habitations privées de confort (pas d'accès à l'eau ou aux WC et/ou à une douche)
  • 220.000 vivent dans des logements surpeuplés, selon cette étude.
Un logement insalubre à La Réunion


En révélant ces chiffres, la Fondation Abbé Pierre espère surtout sensibiliser le gouvernement pour qu'une action concertée soit élaborée et mise en œuvre par toutes les administrations, nationales ou locales, compétentes en la matière.

Elle va d'ailleurs plus loin en proposant sa stratégie en  "huit axes et 29 actions concrètes à mettre en œuvre pour les cinq prochaines années".

Au nombre de ces actions, on peut citer les suivantes : 

  •  produire massivement une offre de logements très sociaux (15.000 par an) en adéquation avec les ressources des ménages
  • promouvoir l'architecture bioclimatique basée sur des savoir-faire traditionnels pour articuler la lutte contre la précarité énergétique avec les enjeux relatifs au changement climatique et à la prévention des risques
  • engager un travail parlementaire pour reconnaître la propriété d'un ménage vivant depuis plus de dix ans sur un terrain en indivision, pour régulariser les situations foncières
  • réguler les marchés immobiliers.
  • renforcer la connaissance des besoins et dynamiser le partenariat entre les structures existantes pour les 3.000 personnes en errance (hors Mayotte) que compte ces territoires.