La crise du Covid-19 continue de faire des victimes collatérales. Aujourd’hui, une entrepreneure de Guadeloupe est inquiète. Son activité de confection de masques inclusifs transparents de protection bat de l’aile. Pourtant ses masques ont un brevet. La cheffe d’entreprise lamentinoise attend un sursaut pour pouvoir se relancer.
Nathalie Yankioua espérait avoir trouvé le bon créneau économique : la confection de masques inclusifs. Il s’agissait d’abord de lutter contre la propagation du virus Sars Cov 2 et ensuite de permettre aux interlocuteurs de voir les expressions faciales. Mais quelques mois plus tard, c’est la désillusion.
Un brevet a été déposé pour ses masques qui répondent à chaque morphologie, et à toutes les conditions. Manque selon les autorités locales le label AFNOR.
Selon l'Association Française de NORmalisation, tout industriel qui propose des masques peut prétendre à la certification NF. Le cas échéant, il valorise objectivement le respect d'un cahier des charges public, vérifié par un auditeur tierce-partie d'AFNOR Certification, sur le site de production. Une opération qui a un coût.
Certaines personnes [des autorités sanitaires locales] ont sensiblement laissé entendre que mon produit n'était pas bon faute d'un label AFNOR. J'ai un brevet qui a été déposé. Le produit a été testé par l'Armée, testé dans diverses églises aussi en Guadeloupe. L'AFNOR, il faut savoir qu'il faut payer le devis et que ça coûte cher. Je n'en ai pas les moyens.
Une situation qu’elle ne comprend pas, d’autant que dans l’Hexagone, les média diffusent régulièrement des reportages avec des masques qui ressemblent aux siens.
Nathalie Yankioua
Aujourd’hui elle est désespérée. Et lance un appel. La quinquagénaire a bien entendu le message diffusé par les politiques de Guadeloupe, ces derniers jours sur la valorisation du savoir-faire de l'archipel. Elle espère que son appel sera entendu.
Le spleen des masques inclusifs, un reportage d'Olivier Lancien