La gestion des Urgences du CHUG examinée par le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pître

Tribunal Judiciaire de Pointe-à-Pître
Le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre a également examiné deux dossiers impliquant le CHU. L’établissement hospitalier est à chaque fois poursuivi pour homicide involontaire, après le décès de patients oubliés aux urgences.

Le premier dossier remonte au 18 juillet 2011. Ce jour là, Nivard Hilaire, âgé de 77 ans, est admis aux urgences du CHU après avoir fait une chute à son domicile. Conscient mais incapable de parler, l’homme souffre d’un traumatisme facial et crânien. Mais Nivard Hilaire sera juste transféré dans une salle annexe, après une simple prise de ses constantes par l’infirmière de service.

Il y sera découvert 21 heures plus tard, mort, sans jamais avoir été examiné par un médecin. Nivard Hilaire a été oublié tout simplement.

Le second dossier intervient 3 ans plus tard. Le 30 mai 2014, Annie Hecher est admise aux urgences du CHU, après avoir fait une crise d’angoisse. Cette professeure des écoles âgée de 35 ans est prise en charge sur le plan médical: On lui administre des sédatifs et des neuroleptiques mais on l’attache également à son brancard. Elle y restera sanglée pendant 4 jours et demi. 4 jours et demi alors qu’elle aurait du être transférée entretemps à l'Unité psychiatrique de Montéran ou à défaut on aurait du lui administrer un anti-coagulant. En vain.

Le retour à la station debout, à l’occasion d’une simple douche, lui sera fatale. Un rapport d’expert conclue à une œdème pulmonaire massif provoqué par son immobilisation forcée. 

Entendu lors de l’instruction, le personnel soignant des urgences plaide les mêmes causes: un service saturée par le nombre de patients, un manque criant de personnel, des moyens insuffisants et des locaux inadaptés.

Le ministère public lui dénonce une organisation défectueuse des services qui amène à la négligence suprême. Il requiert à chaque fois une amende de 100 000 euros avec sursis à l’encontre du CHU.

Une peine justifiées selon les avocats des parties civiles

ME ANIS MALOUCHE ©E. Stimpfling

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 11 juillet prochain.