"La grande pauvreté" s'étend en Guadeloupe

L’INSEE a publié jeudi dernier une nouvelle étude qui porte cette fois non pas sur la pauvreté mais sur la « grande pauvreté ». Une étude qui montre que la Guadeloupe fait partie des territoires où la proportion de personnes en grande pauvreté est la plus forte.

Les données remontent à 2018, donc avant la crise sanitaire et sont valables pour toute la France hors Mayotte. 1,9 million de personnes sont touchées par la grande pauvreté en France en 2018. Elles vivent avec moins de 930€ par mois pour une personne seule et subissent aussi des privations matérielles et sociales.


Les personnes en grande pauvreté ne sont pas forcément celles que l’on croit.

Selon cette étude de l’INSEE, une grande majorité des personnes en grande pauvreté ne vit pas dans la rue. Elles ont un logement ordinaire. Et leur situation est durable. Seuls 13% d’entre elles ne sont plus en situation de pauvreté au bout de 3 ans.

Concernant nos régions, 14% des personnes en grande pauvreté en logement ordinaire vivent en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à la Réunion. Les enfants et adolescents sont surreprésentés dans la grande pauvreté. 35% alors que les – de 18 ans représentent 20% de la population totale.

Les personnes en situation de grande pauvreté déclarent :

- ne pas pouvoir se payer un repas avec de la viande au moins tous les 2 jours à 55%,

- avoir des impayés d’eau, d’électricité, de gaz, de loyer à 61%,

- ne pas pouvoir se payer de vêtements neufs à 81%

20% des adultes en grande pauvreté se déclarent en mauvaise santé. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Et avoir un emploi ne protège de la grande pauvreté. Près d’un tiers des adultes en situation de grande pauvreté ont occupé un emploi dans l’année.

Dans une autre étude publiée en parallèle, l’INSEE s’est intéressée à la réduction des inégalités. Ce ne sont pas les allocations familiales et autres prestations sociales qui ont le plus d’impact mais les services publics.
Les transferts sociaux en nature comme les soins médicaux et les médicaments qui sont ensuite remboursés ou encore l’éducation et aide personnalisée au logement, contribuent pour moitié à la réduction des inégalités devant les prestations sociales monétaires, devant les dépenses dans la justice, la justice et devant les retraites.