Au 1er janvier 2023, la population de l'archipel est estimée à 375 845 habitants, soit 2 631 habitants de moins que l’année précédente. Dans sa dernière étude, l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'Insee, dresse un constat sans appel : le recul démographique observé en Guadeloupe, ces dernières années s'accentue.
Une baisse observée depuis 2012. En dix ans, le département a perdu 0,7 % de sa population en moyenne par an soit une baisse totale de 26 274 habitants, l’équivalent de la commune du Gosier, indique l'Insee.
Des naissances moins nombreuses
Principal enseignement de l'étude, les naissances sont en recul. En 2022, les maternités de l'archipel ont accueilli 4 196 enfants, soit 148 de moins qu’en 2021.
Des chiffres plaçant la Guadeloupe au 3e rang des régions françaises où la baisse du nombre de naissances est la plus importante entre 2021 et 2022.
Une baisse des naissances qui s'explique par un facteur simple : le nombre de femmes âgées de 20 à 39 ans (en âge de procréer) - période durant laquelle la plupart ont des enfants - est aussi en forte diminution (60 000 en 2003 contre 40 000 en 2023).
De plus, observe l'Institut national de la statistique et des études économiques, l’âge moyen des mères guadeloupéennes augmente, de 29,2 ans en 2012, il est passé à 30,6 ans en 2022. Les femmes accouchent en moyenne à un âge comparable en Martinique (30,3 ans), plus tôt en Guyane (29,1 ans) et plus tard en France (31,1 ans).
Le nombre de décès en baisse mais reste à un taux élevé
Point encourageant de l'étude, les décès qui sont également en diminution dans le département. En 2022, 4 027 personnes sont décédées, soit 562 de moins que l’année précédente marquée par l’épidémie de Covid-19, souligne l'Insee.
S'il est en baisse, le taux de mortalité reste tout de même élevé. Il "s’explique en grande partie par le vieillissement de la population et dans une moindre mesure par la poursuite de la pandémie en début d’année".
Le taux de mortalité de la Guadeloupe diminue par rapport à 2021 et s’établit à 10,7 décès pour mille habitants, soit 1,4 point de moins.
Insee
En France, il augmente légèrement passant de 9,8 ‰ en 2021 à 10,0 ‰ en 2022. La baisse du nombre de décès combiné à la baisse plus mesurée du nombre de naissances, engendre un solde naturel - la différence entre le nombre de naissances vivantes et le nombre de décès calculé au cours d'une année - positif en 2022 (+169), alors qu’il était négatif pour la première fois l'année précédente.
Selon l'Insee, la fin de la crise sanitaire joue également sur l'espérance de vie. En 2022, elle est de 76,2 ans pour les hommes et 83,5 ans pour les femmes. Les hommes gagnent ainsi 2,6 ans et les femmes 1,9 an, par rapport à 2021.
L'inexorable vieillissement de la population
La deuxième composante de la dynamique démographique est le solde migratoire, détaille l'Insee, c’est-à-dire la différence entre le nombre d’arrivées et le nombre de départs du territoire.
Selon les données de l'étude, il reste déficitaire. En clair, du fait des migrations, la Guadeloupe perd 2 843 habitants en 2022.
Un déficit qui s’explique notamment par des départs du "peyi" de jeunes adultes à la recherche d’un emploi ou pour continuer leurs études, lesquels fragilisent un peu plus chaque année la structure démographique de la région.
Les moins de 25 ans représentaient 33 % de la population guadeloupéenne en 2013, ils n’en représentent que 28 % en 2022. L’archipel occupe le deuxième rang des départements et régions d’outre-mer (DROM) dont la part des moins de 25 ans est la plus faible, derrière la Martinique (26 %).
À l’inverse, les seniors sont de plus en plus nombreux : en 2023, les Guadeloupéens de 60 ans et plus représentent 30 % de la population contre 21 % dix ans plus tôt.
La Guadeloupe est le 2e DROM dont la part des 60 ans et plus est la plus élevée derrière la Martinique (33 %). Ainsi, le processus de vieillissement de la population se poursuit.