La Police nationale haïtienne lance une opération d'envergure contre le chef de gangs "Barbecue"

Jimmy 'Barbecue' Chérizier, chef de gangs.
La Police nationale haïtienne (PNH) a lancé depuis mercredi dernier une opération de grande envergure pour démanteler le gang responsable de l'assassinat de trois membres de l'unité d'élite anti-gang le 9 juin dernier à Delmas 18, un quartier situé au cœur de la capitale haïtienne, Port-au-Prince.

Le climat de violence en Haïti a franchi une nouvelle étape avec la récente attaque contre l’Unité temporaire anti-gang de la Police nationale haïtienne (PNH), orchestrée par Jimmy Chérizier, un ancien policier devenu chef de gang notoire.

Dans un communiqué officiel publié ce lundi (17 juin 2024), la Police nationale d'Haïti a annoncé qu'une opération d'ampleur a mené à des échanges de coups de feu avec des individus armés et à la levée de plusieurs barrages routiers érigés par les gangs.

La cible de la PNH, les meurtriers de policiers

Une vidéo devenue virale montre "Barbecue", revendiquant fièrement l’attaque. On le voit exhibant trois fusils d'assaut et des munitions appartenant aux policiers tués, une provocation directe à l’encontre des forces de l’ordre.

L’opération se concentre particulièrement sur la zone de Bas-Delmas, un bastion du groupe armé dirigé par l'ancien policier Jimmy Chérizier, alias "Barbecue", qui a revendiqué l'assassinat des trois agents.

Cette opération s'inscrit dans le cadre de la « lutte contre la criminalité organisée ». Pour mener à bien cette mission, plusieurs unités spécialisées de la PNH ont été déployées. Parmi elles, l'Unité Anti-Gang (UTAG), la Brigade d'Intervention de Recherche, la Compagnie d'Intervention et de Maintenance de l'Ordre (CIMO), ainsi que des sections de la machinerie lourde de la police, ont été mobilisées pour assurer le succès de cette mission et restaurer l’ordre dans cette zone critique.

La PNH a communiqué via ses réseaux sociaux :

Des actions pour soutenir les familles des policiers tués

En parallèle des actions de la police, le Premier Ministre haïtien, Garry Conille, a tenu une rencontre avec les représentants des familles des trois policiers assassinés. L’objectif de cette réunion était de montrer la solidarité du gouvernement et de comprendre les attentes des proches des victimes. 

"Le pays ne pourra pas rendre leurs enfants, mais nous pouvons faire en sorte qu'Haïti ne les oublie jamais pour leurs loyaux services à la nation", a déclaré Conille, exprimant sa compassion face à la douleur des familles. Il a également promis le soutien total et inconditionnel de son gouvernement, ajoutant que des sacrifices énormes ont été faits par la police pour servir la nation.

Selon plusieurs médias dominicains, le chef d'état-major haïtien a publié une note par le biais du ministère de la Communication, réaffirmant l'engagement du gouvernement à fournir une réponse institutionnelle adéquate, responsable et rapide aux familles des victimes policières. Conille a promis de garantir la création d’un cadre juridique pour soutenir les familles des policiers tombés dans leur lutte contre les bandes armées et le crime organisé en général.

Une crise aux nombreuses répercussions

Les gangs dominent une grande partie de Port-au-Prince et d'autres régions d'Haïti, posant un défi de taille aux forces de l'ordre et à la stabilité nationale. L'initiative de la PNH et le soutien du gouvernement représentent une lueur d'espoir dans la lutte contre cette criminalité endémique.

L'opération en cours à Bas-Delmas est une étape cruciale pour rétablir la sécurité et l'ordre public, tout en honorant la mémoire des policiers tombés.