Les défilés restent interdits, mais pas les répétitions ! La préfecture a produit une charte d'engagement, portant sur les activités carnavalesques 2021, dans le cadre exceptionnel de la crise sanitaire, après consultation de plusieurs acteurs associatifs et institutionnels.
La préfecture de la Guadeloupe a revu sa copie et est revenue sur l'interdiction totale des festivités carnavalesques de cette année 2021.
Face à la levée de bouclier unanime des acteurs du carnaval, le palais d'Orléans de Basse-Terre a mené une vaste consultation des acteurs associatifs et institutionnels de l'archipel.
Suite à cette concertation, une charte d'engagement réciproque a été établie.
Cette charte, innovante, permet de concilier les impératifs sanitaires permettant de protéger nos concitoyens, en particulier les plus fragiles, tout en préservant la dimension culturelle de cette tradition guadeloupéenne.
Pas plus de 50 personnes réunies
Il est rappelé que les défilés et les déboulés sont strictement interdits sur la voie publique.
En revanche, les membres des groupes carnavalesques sont autorisés à organiser des réunions, entraînements, répétitions, dans leurs locaux, en l'absence de public. Le nombre de personnes présentes est limité à 50.
Par ailleurs, les gestes barrière doivent bien évidemment être respectés... autant dire qu'il faut avoir un très grand local, pour que la distanciation soit respectée, entre autant de Carnavaliers réunis.
Ce nombre imposé de 50 personnes présentes est loin de satisfaire tous les groupes, dont certains comptent des centaines de membres. Il en était question dans cet article :
Un carnaval en ligne encouragé
Les autorités prônent l'organisation de rendez-vous via Internet et encouragent les captations, enregistrements et diffusion en ligne. Ces initiatives peuvent être soutenues financièrement par le fonds associatif instauré en partenariat avec les collectivités locales.
La charte
Les Carnavaliers sont invités à respecter les termes de la charte ci-dessous, dans le souci de protéger la population de la Covid-19.
Ces recommandations, consignes sanitaires et administratives sont à respecter par tous. Leur non-respect, au-delà du risque potentiel qu’il génère, pourra entraîner pour leurs auteurs des mesures administratives d’interdiction, sans préjudice des infractions qui pourraient être relevées à leur encontre, en particulier pour les participants, adhérents ou dirigeants associatifs qui organiseraient ou s’inscriraient dans une démarche de rassemblement non autorisé.
Le texte
Considérant la situation sanitaire,
Considérant l’enjeu culturel et social des activités carnavalesques ,
Considérant la possibilité de revenir à tout moment sur ces engagements, en cas d’évolution défavorable de l’épidémie,
Il a été arrêté et convenu ce qui suit :
Les organisateurs, fédérations, offices, associations et référents des évènements et groupes carnavalesques s’engagent à :
- respecter les capacités maximales et conditions de réalisation suivantes s’agissant des réunions, entraînements, répétitions ou captations carnavalesques :
- respecter les capacités maximales et conditions de réalisation suivantes qu’il leur appartient de mettre en oeuvre pour assurer la santé et la sécurité des participants dans le cadre des réunions, des entraînements, répétitions ou captations carnavalesques :
- espace de 4 m² au minimum par personne, et en tout état de cause, 50 personnes au maximum, tout en tenant compte de la capacité au titre du risque incendie si elle est inférieure (établissement recevant du public autorisé : établissement scolaire, gymnase, stade),
- huis clos (= sans public),
- mise à disposition de gel ou de solution hydro-alcoolique,
- accès réservé aux seuls membres de l’association concernée, dans le local associatif appartenant ou loué par l’association (ou un ERP autorisé : établissement scolaire, stade, gymnase), dans la limite de la capacité indiquée infra, [vérification nécessaire de la qualité d’adhérent associatif]
- port du masque obligatoire, l’organisateur s’engageant à en mettre à disposition le cas échéant [excepté lors de l’activité physique pour les musiciens et danseurs.]
- limitation d’accès aux vestiaires éventuels, avec respect d’un espace minimal de 4 m² par personne,
- gestion des flux de circulation au sein d’une organisation spatiale spécifique avec cheminement signalisés,
- restauration à éviter sauf si format équivalent au protocole applicable dans les restaurants (groupe de 6 maximum, distance d’un mètre entre chaque groupe, port du masque...),
- aération continue des locaux,
- tenue impérative d’un cahier nominatif des participants, qui devra notamment être présenté dans le cadre du « contact-tracing » (recherche de cluster éventuel, information sur la nécessité le cas échéant de s’isoler, ...)
- ne pas utiliser des établissements recevant du public dont l’ouverture n’est pas autorisée, en particulier les établissements de type L (salles de réception, salles de quartier, …)
- étaler les horaires et possibilités de répétition, de manière à accueillir et espacer dans le temps les groupes, et minorer le nombre de personnes présentes, en tenant compte des capacités maximales et de l’espace prescrit,
- encourager les participants à l’utilisation de l’application TousAntiCovid pour faciliter le suivi des éventuels cas contacts (ceci en doublon du remplissage obligatoire du cahier nominatif des participants),
- déconseiller très fortement à leurs adhérents et sympathisants, de défiler et débouler sur la voie publique, compte tenu du risque sanitaire et pénal (6 personnes au maximum sur la voie publique) ; ne pas organiser des défilés ou déboulés du fait des circonstances sanitaires exceptionnelles,et du cadre réglementaire (défilés et déboulés interdits),
- signaler toute difficulté aux autorités administratives et sanitaires (cas avéré, refus d’isolement d’un cas avéré, de tests par des cas contacts, …)
- accompagner la mise en place de ces mesures par des actions de communication auprès des participants, notamment par voie d’affichage ;
- suivre régulièrement l’évolution de la situation et des consignes données par les autorités et d’adapter les mesures prises en fonction de celles-ci
L’agence régionale de santé s’engage à :
- informer sur les possibilités de tests fixes ou tests-drive,
- répondre aux questions [prévention sanitaire ; accompagnement des difficultés éventuelles d’ordre sanitaire] formulées par les organisateurs et dirigeants et référents associatifs via la plateforme téléphonique RIPOSTE (0590991474),
- accompagner les organisateurs, dirigeants et référents associatifs si cas avéré (rappel des procédures, organisation du contact-tracing, …),
- mettre à disposition des outils d’information et de communication en matière de prévention sanitaire (campagne « covid-attitude »)
Les maires de Guadeloupe s’engagent à :
- Faciliter, le cas échéant, l’accès aux établissements recevant du public dont l’ouverture est autorisée (stades, gymnases, établissements scolaires du 1er degré), selon les conditions et modalités d’accueil précitées
La préfecture, le Conseil régional, le Conseil départemental s’engagent à :
- mettre en place un fonds de soutien d’un montant total de 200 000€ au cours du premier trimestre 2021, permettant d’accompagner selon les conditions de l’appel à projets tripartites ;
- les projets de captation et diffusion dématérialisées des interviews, répétitions et entraînements carnavalesques,
- les expositions temporaires, à très faible accueil du public, permettant de valoriser les groupes et la culture carnavalesque guadeloupéenne,
- la prise en charge partielle de certaines dépenses engagées spécifiquement pour le carnaval, dont les défilés ont été annulés et les déboulés non autorisés, compte tenu du cadre réglementaire applicable dans le contexte sanitaire exceptionnel [limitation à 6 personnes sur l’espace public]
- promouvoir les diffusions dématérialisées initiées par les associations et les groupes, le cas échéant en partenariat avec les médias locaux,
- [Conseil régional, Conseil départemental] faciliter, le cas échéant, l’accès aux établissements recevant du public dont l’ouverture est autorisée (établissements scolaires du 2nd degré, en lien avec les chefs d’établissements), selon les conditions et modalités d’accueil précités,
- [préfecture] élaborer une « foire aux questions » et un tableau synoptique reprenant les mesures d’organisation applicables aux répétitions et entraînements carnavalesques.
La charte en téléchargement :
Charte d'engagement portant sur les activités carnavalesque
Les acteurs associatifs et institutionnels consultés par la Préfecture
Les associations carnavalesques et culturelles qui ont participé à la concertation, menée par le préfecture et se sont engagées sont :
- la Fédération du carnaval et des fêtes de la Guadeloupe, représentée par Fernand Sonor ;
- la Fédération guadeloupéenne du carnaval, représentée par Georges Anaïs ;
- le Groupement pour la culture et le carnaval de la région pointoise, représenté par Joël Jacota ;
- l'office du carnaval de Guadeloupe, représenté par Willy Abare ;
- les "group a po", représentés par Jacques Songeons, porte-parole de l'association "Kolektif Mas Kiltirel" (KMK).
Le préfet, Alexandre Rochatte, a aussi consulté des institutions partie prenantes de cette charte :
- l’Agence régionale de la santé, représentée par sa directrice générale, Valérie Denux ;
- le conseil régional, représenté par son président, Ary Chalus ;
- le conseil départemental, représenté par sa présidente, Josette Borel-Lincertin ;
- l'association des maires de Guadeloupe, représentée par son président, Jocelyn Sapotille.