L'affaire commence le 3 août 2021, lors de l'inspection du site de la centrale par les services de la DéAL. Au programme du passage en revue, les turbines B1 et B2 impliquées dans la génération d’électricité. Or, l'examen se conclut par un avis négatif et des inquiétudes sur la « gestion durable et sécuritaire du réservoir géothermique et notamment la maîtrise du risque d’ébullition. » Les inspecteurs ont observé « l’arrêt l’absence de suivi de plusieurs paramètres physiques et environnementaux, ainsi que l’arrêt de la réinjection au sein du réservoir depuis février 2020. » Le rapport de la DéAL précise toutefois que les risques d’incidents sont écartés.
L’ensemble de ces constatations ont conduit la Préfecture à suspendre l’autorisation d’exploitation de Géothermie Bouillante par voie d’arrêté. Le temps pour la société, détentrice de la concession du gîte géothermique depuis le 17 juin 2009, de rectifier le tir et de présenter à l'État des garanties qui autorisent une reprise progressive de l’activité de production d’électricité.
Retards dans l'entretien des puits
L'usine produit de l'énergie grâce à l'eau issue d'une faille volcanique située à plusieurs centaines de mètres de profondeur en mer. Cette eau est captée, traitée et c'est la vapeur qui s'en dégage qui entre dans le processus de production de l'électricité. Une partie de l'eau est réinjectée dans un puits et c'est ce puits qui n'était pas correctement entretenu, la faute à une succession de contre-temps et de retards.
Nous avions sollicité une équipe Belge qui devrait vérifier un certain nombre de profils - que nous appelons des profils pression / température - dans nos puits, pour des raisons diverses ces gens-là ont tardé. Ainsi, lors de la visite faite, ce n'était pas exécuté et nous étions obligés d'en prendre acte.
Quant à la problématique de la réinjection, elle découle, elle aussi d'un retard mais cette fois, dû à la crise sanitaire. Le puits normalement utilisé pour cette opération était vieillissant et la construction d'un nouveau puits a été programmée mais retardée par le Covid ce qui a mis la société "en porte-à-faux par rapport à nos exigences."
La production de l'usine géothermique représente 7% de l'éectricité fournie en Guadleoupe. L'interruption de l'activité de la centrale ne remet pas en cause la distribution sur le réseau.