"Laissez la justice travailler" demande le procureur, dans l'affaire Claude Jean-Pierre

Suite au décès de Claude Jean-Pierre, le Parquet a ouvert une enquête contre X, pour "homicide involontaire", seule qualification permettant d'assurer un cadre procédural cohérent, selon le procureur de Basse-Terre. Une nouvelle plainte a été déposée par quatre organisations militantes.

Les extrait des images de vidéosurveillance de l'interpellation de Claude Jean-Pierre, qui ont été diffusées, hier, sur les réseaux sociaux et dans la presse, ont suscité de l'émoi.

On y voit les conditions d'interpellation du retraité deshaissien de 67 ans, le 21 novembre 2020, dans le centre-ville de Deshaies. Un évènement suite auquel l'homme a dû être hospitalisé. Il a succombé à ses blessures, le 3 décembre 2020.

 

Nouvelle plainte, pour faire éclater la vérité

Parmi la cascade de réactions, notons celle de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), du Mouvement international pour les réparations (MIR), du Comité international des peuples Noirs (CIPN) et d'Alliance Guadeloupe : dans la matinée de ce vendredi 21 mai 2021, ces organisations ont déposé plainte devant le Parquet de Basse-terre, pour "violence ayant entraîné la mort, sans intention de la donner".

Leur avocat, Maître Patrice Tacita, répond à Franck Aristide :

Me Patrice Tacita : "Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a un gros choc. Ce qu'il faut espérer, c'est que de ce choc naîtra un sentiment de justice".

 

Le Parquet reprend la parole

Au lendemain de la diffusion des images de viséosurveillance, le procureur de la République de Basse-Terre, sollicité par les médias, a tenu une conférence de presse, cet après-midi.

A cette occasion, Xavier Sicot a fait une déclaration solennelle et ne s'est pas prêter à l'habituel jeu des questions-réponses des journalistes, "puisque la procédure fait l'objet d'une information judiciaire".
Le magistrat a aussi rappelé les devoirs qui s'imposent à lui, "en matière de procédure pénale, en particulier pour ce qui est de la considération du principe de secret de l'instruction".

Autre liminaire :

La justice souhaite - et c'est son unique objectif - la manifestation de la vérité et le respect du droit.

L'ouverture d'une information judiciaire, en totale transparence, qui a été décidée par mon Parquet, le 10 décembre 2020, traduit à mon sens, sans équivoque, cette réalité.

Xavier Sicot, procureur de la République, de Basse-Terre

Le magistrat, a ensuite rappelé le déroulement de l'interpellation, vraisemblablement telle qu'elle lui a été rapportée par les gendarmes impliqués.

©Thierry Philippe - Guadeloupe La 1ère

Vous venez de l'entendre, à propos des images de vidéosurveillance qui ont fuité, Xavier Sicot parle d'informations "possiblement tronquées".
Ces images, appartenant à la commune de Deshaies, ont été saisies, dans le cadre de l'enquête, pour rechercher les causes de la mort. Elle doivent être améliorées, bien que déjà de bonne qualité, cela dans le but d'aller "au bout des choses", selon le procureur.

Pour l'heure, l'information judiciaire est ouverte conte X, pour "homicide involontaire".

©Thierry Philippe - Guadeloupe La 1ère

Xavier Sicot précise que la partie civile a régulièrement accès au dossier.
Sa conclusion est qu'il faut laisser la justice travailler, parce que l'enquête avance.