Le 24 mars 2001, un avion d'Air Caraïbes s'écrasait à Saint-Barthélemy faisant 20 victimes

L'avion impliqué dans le crash, photographié en octobre 2000
Il y a tout juste 24 ans, le vol Air Caraïbes 15-01 assurant la liaison Saint-Martin/Saint-Barthélemy s’abîmait peu avant l'atterrissage. Le bilan est de 20 morts. C'est le 3e accident d'avion le plus meurtrier en Guadeloupe, après les vols Air France 117 et 212, respectivement le 3 décembre 1969 avec 62 victimes et le 22 juin 1962 avec 113 morts.

Nous sommes le 24 mars 2001... L’appareil, un bi-turbopropulseur de la marque Twin Otter, s'écrase sur une maison durant la phase d’approche. Les 19 occupants et une personne au sol y perdent la vie.

Plusieurs hypothèses

Sans enregistreur de vol, l’enquête s’appuie surtout sur les observations et enregistrements des contrôleurs aériens et des témoins oculaires, ainsi que sur l'analyse de l'épave. Mais c’est une vidéo qui fait considérablement avancer les choses. Elle est prise par un passager, côté gauche, avant le crash.

En croisant les données vidéo et sonores, les enquêteurs du BEA ne détectent aucune anomalie durant la montée ou la croisière.

Ils en détectent une, en revanche, lors de l’approche, indiquant une désynchronisation des hélices.

Selon eux, l’équipage aurait créé une dissymétrie de poussée - les deux moteurs du bimoteur ne fournissent pas la même force de propulsion - en changeant la position de l’un des moteurs. Une manœuvre destinée à mieux contrôler la trajectoire en phase finale, mais qui aurait entraîné une forte dissymétrie de traction - quand les deux moteurs ou les hélices d'un avion ne fournissent pas la même puissance - provoquant une perte de contrôle en lacet (l’avion a ainsi commencé à tourner sur lui-même), puis en roulis (il s’est incliné sur le côté).

D’autres facteurs peuvent y avoir contribué : le manque d’expérience récente du commandant sur ce type d’avion, la difficulté d’atterrir à Saint-Barthélemy et la pression temporelle. 

Une condamnation en 2006

Un premier procès a eu lieu en juin 2006. Le responsable de la formation et le président d’Air Caraïbes sont inculpés d'homicide involontaire. Seul le premier est reconnu coupable et condamné à un an de prison avec sursis et une interdiction de 2 ans de tout travail impliquant la direction d'opérations aériennes.

Par la suite, la compagnie Air Caraïbes est également condamnée à payer une amende de 250 000 euros. 

Des condamnations toutes confirmées en 2008 en Appel, à Basse-Terre. La cour conclut alors à la violation délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement. En raison du non-respect de l’obligation d’effectuer un vol d’entraînement pour un pilote reprenant les commandes d’un appareil après plus de 90 jours d’interruption.