Né à Harlem à New York le 1er mars en 1927, fils d’une femme de ménage jamaïcaine et d'un cuisinier de navire d'origine martiniquaise, c’est en Jamaïque qu’il a passé la majeure partie de son enfance.
Chanteur mais aussi comédien, militant politique, Harry Belafonte a endossé dans les années 1950, le rôle exotique de « roi du calypso ». L’Amérique découvre alors ce style afro-caribéen, mélange de rythmes africains et de musiques européennes. Le tube The Banana Boat Song reste encore aujourd’hui un des titres les plus connus du chanteur. Mais on peut aussi citer Mathilda, son premier single, Try to remember ou le piquant Mama Look a Boo Boo.L’artiste est aussi connu pour sa passion pour les musiques folk et le blues. Il signe d'ailleurs avec le label RCA Victor. La collaboration sera longue et fructueuse.
En parallèle de sa carrière musicale, Harry Belafonte continue de tourner. Au total, entre 1953 et 2006, Harry Belafonte a joué dans une dizaine de films, et en produit quelques-uns. À la fin des années 1950, la vedette a même une émission télévisée, le Tonight With Belafonte, pour laquelle il sera le premier Afro-Américain à recevoir un Emmy Award.
Harry Belafonte a joué notamment dans Carmen Jones d'Otto Preminger (1954), Le coup de l'escalier (Robert Wise, 1959), Kansas City de Robert Altman (1996), Buck et son complice, de et avec Sidney Poitier (1972) et Bobby (Emilio Estevez, 2006) sur l'assassinat de Bob Kennedy.
Il est le premier acteur noir à jouer, en 1957, une histoire d'amour avec une actrice blanche dans Une île au soleil de Robert Rossen
Sa carrière a d'ailleurs été marquée par de nombreuses récompenses: en 1989, il a reçu les honneurs du Kennedy Center, en 1994 la Médaille nationale des arts et en 2000, un Grammy Award est venu saluer l’ensemble de son œuvre.
L'ami de Martin Luther King
Au milieu des années 1950, il fait la rencontre de Martin Luther King, avec qui il reste ami jusqu’à son décès. D'ailleurs, en 2008, les ayants-droits du pasteur américain lui reprochent même d’être en possession des brouillons de deux discours du défenseur des droits civiques, dont celui qu’il devait prononcer à Memphis le 4 avril 1968, jour de son assassinat, et de la lettre de condoléances adressée par le président Jonhson à la veuve du pasteur.
En 1960, le président Kennedy, de qui il s'est progressivement rapproché, le nomme consultant culturel dans le Corps de paix, qui venait en aide aux pays en difficulté. Il est aussi le promoteur principal de We are the World chanté, en 1985, par 45 artistes américains récoltant des fonds pour lutter contre la famine en Ethiopie.
Puis il devient ambassadeur itinérant pour l’Unicef. L’apartheid en Afrique du Sud et le Sida ont aussi fait partie de ses combats.
Harry Bellafonte s'est aussi illustré dans le combat contre l'embargo américain contre le régime cubain.
Après s'être opposé à la guerre en Irak, il a accusé, en 2006, le président George W. Bush d'être un "terroriste", ne valant pas mieux, selon lui, qu'Oussama ben Laden.
Son agent Ken Sunshine a annoncé dans un communiqué qu’il s’était éteint des suites d’une insuffisance cardiaque, ce mardi 25 avril, chez lui dans l’Upper East Side à Manhattan.